Irak/Syrie : L’aviation américaine fait les fonds de tiroir pour trouver des bombes à guidage GPS/laser

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En décembre 2015, alors que le prochain budget du Pentagone était en cours d’élaboration, le général Mark Welsh, le chef d’état-major de l’US Air Force, avait dit redouter manquer de munitions pour les opérations actuellement en cours contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie et en Irak.

À cause des réductions budgétaires imposées aux forces armées américaines (effets de la « séquestration »), les stocks de munitions n’avaient pas pu être remis à niveau. D’où la crainte du général Welsh. Cependant, en février, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a indiqué que le prochain budget du Pentagone prévoirait une enveloppe de 1,8 milliards de dollars pour commander 45.000 bombes « intelligentes », c’est à dire à guidage par GPS/laser.

Seulement, entre le moment de la commande et la livraison de ces munitions, il faut compter plusieurs mois. Et au vu de la consommation de bombes guidées par l’aviation américaine en Irak et en Syrie (28.675 larguées en 2015), la situation devient préoccuppante.

Et le général Charles Brown, le chef des opérations aériennes de l’US Centcom (commandement américain pour le Moyen Orient et l’Asie centrale) ne s’est pas privé de le dire, le 26 mai. « C’est toujours une préoccupation », a-t-il lâché devant des journalistes lors d’une vidéo-conférence. « L’US Air Force a pris des mesures (…) pour acheter plus de bombes (…) mais ces bombes mettront deux ans pour arriver, si ce n’est plus », a-t-il expliqué.

Cela étant, le général Brown n’a précisé le niveau du stock de bombes mises à sa disposition. Et, pour le moment, les opérations aériennes se poursuivent à rythme soutenu.

Mais cela va se corser quand il s’agira d’appuyer les offensives visant à reprendre les villes de Raqqa et de Mossoul à l’EI. En outre, il y a aussi la situation en Afghanistan (qui relève de l’US Centcom), où certains responsables militaires plaident pour une révision des règles d’engagement des forces américaines afin de leur permettre d’étendre leurs frappes aériennes contre les taliban.

Aussi, le Pentagone, d’après le général Brown, est en train de regarder « dans quelle autre région du monde » il est possible de prélever les munitions qui font (ou feront) besoin. « Nous devons faire un peu d’analyse pour voir où nous prendrons le risque » de dégarnir les stocks, a-t-il expliqué.

 

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