Des forces spéciales britanniques impliquées dans un combat contre l’EI en Libye

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L’on sait que des commandos des forces spéciales américaines se trouvent actuellement en Libye, où les effectifs État islamique (EI ou Daesh) sont désormais évalués à 6.000 combattants (estimation haute). La France ne serait pas en reste mais il est difficile d’en parler : une enquête pour compromission du secret défense a été demandée par le ministre, Jean-Yves Le Drian, suite à des révélations du quotidien Le Monde sur la présence de militaires du COS [Commandement des opérations spéciales, ndlr] dans l’est libyen.

Mais il faut compter aussi sur les forces spéciales britanniques. En effet, selon Mohammed Durat, un commandant d’une milice implantée à Misrata qui s’est confié au quotidien The Times, elles auraient empêché, le 12 mai dernier, une attaque-suicide de l’EI.

Ainsi, des commandos britanniques, dont on ignore s’ils appartatiennent au Special Air Service (SAS) ou Special Boat Service (SBS), ont tiré un missile Javelin sur un camion-suicide qui s’apprêter à emprunter un pont pour se diriger ensuite vers une position tenue par les hommes de Mohammed Durat, à environ 80 kilomètres au sud de Misrata.

« Ils ont fait sauter le camion-suicide. Il y a eu une énorme explosion, la plus grosse que nous n’avons jamais vue. Pas un seul de nos hommes n’a été tué », a raconté le chef de la milice libyenne.

A priori, ce genre d’action n’est pas une première, à en croire les propos de Mohammed Durat, qui a parlé de la destruction de deux véhicules suicides détruits.

« Mon unité travaille uniquement avec des Britanniques. Je les ai rencontrés personnellement, et ils ont détruit deux véhicules qui étaient envoyés contre mes hommes », a-t-il en effet affirmé

Quoi qu’il en soit, d’après The Times, l’action du 12 mai permis d’arrêter la marche des jihadistes vers Misrata. Sollicité par la presse, le ministère britannique de la Défense (MoD) a fait valoir qu’il ne commentait pas les opérations de ses forces spéciales.

Cependant, les opérations de ce type posent question outre-Manche.

Ainsi, Crispin Blunt, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes, a ainsi affirmé que « la convention selon laquelle nous ne commentons pas les opérations des forces spéciales sera compromise si elles sont utilisées comme des forces conventionnelles ».

Par ailleurs, et alors que l’aviation américaine a effectué au moins trois raids aériens contre des chefs jihadistes en Libye et que Paris a reconnu avoir mené des vols de reconnaissance français au-dessus du territoire libyen, la Royal Air Force a aussi pris part à des opérations visant l’EI.

Ainsi, il a été rapporté, la semaine dernière, qu’un avion de renseignement et de guerre électronique RC-135W « Airseeker » britannique avait brouillé les communications des jihadistes dans la région de Syrte.

Officiellement, il n’est pas question, pour les puissances occidentales, de lancer une nouvelle intervention militaire en Libye pour détruire la menace que représente l’EI, la priorité étant mise sur l’équipement et le soutien des forces libyennes favorables au gouvernement d’union nationale conduit par Fayez el-Sarraj.

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