Les forces stratégiques américaines utilisent encore des systèmes informatiques datant des années 1970

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Dans les années 1960, des « hackers » – terme qui ne désigne pas des « pirates informatiques » mais des « bidouilleurs » de code – passèrent leurs jours et leurs nuits dans leur laboratoire du MIT (Massachusetts Institute of Technology) à créer des langages informatiques et des programmes en utilisant des ordinateurs imposants et fonctionnant, du moins pendant un temps, avec des cartes perforées.

Le progrés technologique aidant, les machines évoluèrent. Et c’est ainsi que, en 1962, ils conçurent l’un des premiers jeux vidéos de l’histoire, en l’occurrence SpaceWar, avec un Programmed Data Processor-1 (PDP-1) commercialisé par Digital Equipment Corporation (DEC), au prix de 120.000 dollars. Une (grosse) fortune pour l’époque.

La décennie suivante fut marquée par l’arrivée des micro-processeurs et des circuits imprimés pour le grand-public. La mise sur le marché de l’ordinateur Altaïr 8800 amorça un mouvement qui n’allait pas s’arrêter de sitôt. En Californie, notamment, des passionnés d’électronique et de programmation prirent le relai des « hackers » du MIT. Et c’est ainsi que fut mis au point, dans un garage, le premier ordinateur Apple.

Par la suite, les premiers PC apparurent et l’informatique se démocratisa avec la saga des ordinateurs Atari et Amstrad puis avec l’avénement du multimédias, rendu possible grâce à des micro-processeurs toujours plus puissants et des capacités de stockage de données sans cesse plus étendues.

Mais, visiblement, les forces nucléaires américaine, qui dépendent de l’US Strategic Command (STRATCOM), sont passées à côté – du moins en partie – de cette révolution technologique.

Un rapport du Government Accountability Office, l’équivalent américain de la Cour des comptes française, a en effet révélé que leur système de commandement et de contrôle, qui gère les missiles balistiques ainsi que les opérations des bombardiers stratégiques et les avions ravitailleurs, repose encore sur des disquettes souples de 8 pouces (d’une capacité de 80 kilo-octets) dont on croyait qu’elles avaient été reléguées depuis longtemps dans les oubliettes de l’histoire de l’informatique, ainsi que sur des ordinateurs IBM series/1, sorti en 1976.

D’après le GAO, le Pentagone a répondu qu’il entendait mettre à jour le matériel informatique des forces nucléaires, dont celui de stockage des données, d’ici 18 mois.

L’un de ses porte-paroles, le lieutenant-colonel Valerie Henderson, a expliqué à l’AFP que ce système datant des années 1970 reste en service car « pour faire simple, il continue de fonctionner ». Et d’ajouter que les « pour résoudre les problèmes d’obsolescence, les disquettes souples doivent être remplacées par des cartes mémoire d’ici fin 2017.

Pour en savoir plus : L’Ethique des hackers, par Steven Levy

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