Le ministère russe de la Défense invite à plancher sur les guerres de demain

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« Ne pas se préparer aux guerres d’hier mais être prêt aux combats de demain »… Cette idée, réaffirmée encore récemment, par le député Pierre Lellouche lors d’une audition de Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, à l’Assemblée nationale, oublie pourtant l’essentiel : avant de penser à demain, sans doute faudrait-il songer à aujourd’hui sans pour autant faire table rase du passé.

Quand les forces américaines ont été aux prises avec une insurrection, tant en Irak qu’en Afghanistan, les clés pour tenter de renverser la tendance ont été trouvées par le général David Petraeus dans les réflexions du colonel français David Galula, publiées 40 ans plus tôt (voir le livre « Contre-insurrection : Théorie et pratique »).

Pour autant, la manière de conduire les opérations a évidemment changé, grâce aux progrès technologiques et à l’évolution du droit international (et donc aux règles d’engagement qui en prennent compte) ainsi qu’à d’autres facteurs. Et cela n’exonère donc pas de mener un travail de prospective et de chercher de nouvelles façons de faire la guerre.

En tout cas, tel est le défi lancé par le ministère russe de la Défense aux chercheurs, étudiants, doctorants et même stagiaires travaillant pour des académies militaires ou des organismes de recherche qu’il finance, via un concours sur « les questions de guerre et de paix et les « formes et les méthodes » des guerres dans l’avenir. Pour encourager la réflexion, des primes seront remises aux « essais » les plus pertinents.

L’objectif de ce concours est de « générer des idées nouvelles scientifiques et philosophiques sur les éventuels conflits du futur », d’apporter des « solutions aux problèmes actuels » et « d’identifier les personnes » qui sauront faire preuve « de créativité scientifique, d’analyse et de prévision dans le domaine de l’affrontement armé. »

Ce concours, précise le ministère russe de la Défense, est organisé en coopération avec la Fondation pour les études avancées, qui se veut le pendant de la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone.

Lors de l’annexion de la Crimée, il a beaucoup été question (et même encore) de « guerre hybride » (qui mêle diplomatie, campagne de désinformation, cyberattaques, actions non conventionnelles et recours à la force militaire). Et, visiblement, la Russie a un coup d’avance étant donné que, tant l’Otan que l’Union européenne, cherchent une parade à ce mode opératoire.

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