Après l’opération Sangaris, au moins 430 militaires resteront en Centrafrique

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Le président Hollande a raison : ça va mieux… du moins en Centrafrique. Depuis le lancement de l’opération Sangaris, il y a trente mois, les affrontements inter-communautaires ont été réduits, une transition politique a pu être menée à son terme, avec la tenue d’élections qui ont donné à ce pays d’Afrique centrale un président, en l’occurrence Faustin-Archange Touadéra.

Il y a trois ans, la République centrafricaine risquait donc de devenir un État failli (si elle ne l’était pas déjà), avec tout ce que cela aurait pu avoir comme conséquences sur les pays voisins et il était même question d’une partition de ce pays. Grâce à l’opération Sangaris et à l’intervention des forces de l’Union africaine (MISCA), puis de la Mission des Nations unies (MINUSCA), le pire a pu être évité.

Même si le risque de nouveaux affrontements n’est pas à exclure, comme cela avait été le cas à l’automne 2015, et même si des groupes armés sont toujours actifs, comme l’Armée de libération du Seigneur (LRA), l’opération Sangaris ne se justifie plus. D’ailleurs, à plusieurs reprises, depuis le début de cette année, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dit souhaiter y mettre un terme dès que possible.

Mais c’est le président Hollande qui officialisé la fin de cette opération, à l’occasion d’un déplacement à Bangui, le 13 mai. Et cela, dans une relative indifférence. Ainsi en est-il des interventions militaires, qui font la une des journaux quand elles commencent et qui ont droit à un entrefilet quand elles s’achèvent.

Devant les militaires français, le chef de l’État a estimé que l’opération Sangaris a été un « succès » et qu’elle « doit maintenant être arrêtée. » Mais, a-t-il ajouté, elle « prendra d’autres formes » car il n’est pas question pour la France de se désintéresser de la Centrafrique, même si elle n’y a pas une « présence économique qui le justifierait », dixit M. Hollande.

« Nous allons faire en sorte que nous puissions continer à former [les forces centrafricaines] dans le cadre de la mission européenne [EUTM RCA, approuvée fin avril], nous serons présents dans la MINUSCA sous l’autorité des Nations unies et nous serons toujours prêts à intervenir en Centrafrique, si les conditions le justifient, soit de nos bases en Afrique, soit de France, parce que nous avons cette responsabilité. Et ici [Bangui, ndlr] nous aurons toujours un détachement », a expliqué le président Hollande.

Ce dernier a souligné que la fin de Sangaris était nécessaire car les militaires français, en particulier ceux de l’armée de Terre, sont attendus pour d’autres opérations. S’il a cité celle menée en Irak et en Syrie [Chammal], ainsi que celle conduite dans la bande sahélo-saharienne [Barkhane], le locataire de l’Élysée a surtout évoqué… Sentinelle.

Quoi qu’il en soit, les forces françaises maintiendront un contingent d’au moins 430 personnels en Centrafrique. Le ministre de la Défense a en effet précisé qu’entre 70 et 100 militaires seront affectés à l’EUTM RCA, qu’une centaine rejoindra la MINUSCA et que, comme au temps de l’opération Boali, 250 resteront déployés sur l’aéroport M’Poko de Bangui, en raison de son importance stratégique (son contrôle permet de déployer de nouveaux moyens le cas échéant).

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