Moscou officialise la création de trois nouvelles divisions militaires

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Fin mars, le Pentagone a annoncé le déploiement permanent – et par rotation – d’une brigade blindée en Europe de l’Est à partir de février 2017. Cette mesure s’ajoute à celles prises par l’Otan au lendemain de l’annexion de la Crimée au titre de la « réassurance » de ses membres ayant appartenu au bloc soviétique à l’époque de la Guerre froide.

Pour ces pays, ainsi que pour ceux du Conseil nordique (dont certains n’appartiennent pas à l’Otan, comme la Suède et la Finlande), ces mesures sont justifiées dans la mesure où l’intensification de l’activité militaire russe dans leur environnement immédiat constitue pour eux un risque pour leur sécurité.

Ainsi, il est question de créer une force très réactive (Very High Readiness Joint Task Force – VJTF) de 5.000 hommes et de doubler le format de la Nato Response Force (NRF).

Du coup, et alors que, selon sa doctrine militaire, l’Otan reste la principale menace extérieure, Moscou ne pouvait que réagir. Mesure normale pour les uns, surenchère pour les autres… Toujours est-il que le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a officialisé, ce 4 mai, la création de trois nouvelles divisions militaires dans l’ouest et le sud de la Russie.

« Le ministère de la Défense a pris une série de mesures dans le but de contrecarrer le renforcement des forces de l’Otan près de la frontière russe », a en effet déclaré M. Choïgou. « D’ici la fin de l’année, deux nouvelles divisions seront formées dans la région militaire de l’Ouest et une autre dans la région militaire du Sud », a-t-il ajouté.

Précisément, ces nouvelles divisions, chacune forte de 10.000 soldats environ, seront implantées à Rostov-sur-le-Don, c’est à dire près de la frontière ukrainienne, ainsi que dans les régions de Smolensk et de Voronej. Aucune précision n’a été donnée au sujet de leurs capacités militaires.

Pour le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, l’annonce faite par M. Choïgou entre « dans un schéma que nous avons observé depuis plusieurs années », avec, « depuis 2000, des dépenses de défenses russes » qui « ont triplé ».

« Nous avons vu beaucoup d’équipements avancés (…) et plus d’exercices en Russie. (…) Mais par-dessus tout (…) nous avons été les témoins de la volonté de la Russie d’utiliser la force militaire en Europe contre un Etat indépendant, l’Ukraine, en annexant illégalement la Crimée et en déstabilisant l’est de l’Ukraine au printemps 2014 », a continué M. Stoltenberg, en marge d’une cérémonie au quartier général militaire de l’Otan à Mons, en Belgique.

« Nous n’avions pas de soldats dans les pays baltes (…) avant l’annexion illégale de la Crimée et les activités déstabilisatrices de la Russie en Ukraine », a encore fait valoir M. Stoltenberg. « Donc ce que nous faisons est défensif, proportionné et pleinement conforme avec nos obligations internationales », a-t-il insisté.

 

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