L’Estonie fait état de violations répétées de son espace aérien par des avions russes

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De passage à Paris, où il a rencontré, le 3 mai, son homologue français, Jean-Yves Le Drian, le ministre estonien de la Défense, Hannes Hanso, a dénoncé les « provocations inacceptables » de l’aviation militaire russe, accusée de violer régulièrement l’espace aérien de son pays.

Des avions militaires russes « violent notre espace aérien de façon régulière, ils survolent la mer Baltique avec les transpondeurs éteints », a ainsi déclaré le ministre estonien.

« C’est une attitude incroyablement imprudente », a-t-il ajouté, avant d’expliquer que les radars de l’aviation civile (dits « secondaires ») ne sont pas en mesure de suivre un appareil ayant son transpondeur éteint. seuls les radars militaires (primaires) sont capables de le faire.

« Ils [les Russes] font ça pour nous défier et nous provoquer, c’est inacceptable », s’est insurgé M. Hanso, qui a indiqué que l’on pouvait compter jusqu’à 5 violations de l’espace aérien estonien par jour.

Cela étant, depuis 2004, l’Otan assure la surveillance de l’espace aérien des pays baltes (dont celui de l’Estonie) dans le cadre de sa mission Air Baltic Policing. Actuellement, 4 F-16 portugais et autant d’Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force se tiennent en alerte depuis la base aérienne de Šiauliai, en Lituanie.

Lors du dernier déploiement d’Eurofighter Typhoon britanniques dans les pays baltes, en 2015, la RAF a fait état de 17 décollage en urgence et de l’interception de 40 appareils russes. Et, l’espace aérien estonien n’était pas le seul concerné.

Quoi qu’il en soit, même si les chiffres qu’il a avancés paraissent élevés, le ministre estonien de la Défense a mis en avant « l’attitude agressive et risquée » de la Russie « vis à vis de ses voisins ». Il s’agit ainsi de préparer le prochain sommet de l’Otan qui aura lieu à Varsovie, en juillet. À son sujet, M. Hanso a rappelé que les pays baltes en attendent « un message clair » de « dissuasion militaire et politique » à l’égard de Moscou.

Pour rappel, l’Otan a déjà pris des mesures dite de « réassurance » au profit des États baltes et de la Pologne, avec la mise en place de dépôts d’armes, le déploiement prochain d’une brigade américaine, la création d’une force très réactive et l’organisation de davantage d’exercices militaires, comme celui appelé Spring Storm, qui vient de débuter en Estonie.

Ce type de manoeuvres inquiéte en Russie, où l’Alliance atlantique est toujours perçue comme étant la menace principale. « L’Otan annonce vouloir contenir la menace russe et, de fait, elle est en train de déployer des forces dirigées contre la Russie et pas du tout destinées à protéger les pays baltes et la Pologne. Si l’on tient compte du fait que l’Otan a installé de manière permanente ses systèmes de défense antimissile en Pologne et en Roumanie, il s’agit d’une situation inquiétante devant laquelle nous devons réagir », a ainsi estimé Victor Murakhovski, un expert militaire russe, dans les colonnes du quotidien Moskovski Komsomolets.

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