La Finlande ne devrait pas adhérer à l’Otan sans la Suède

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Depuis deux ans, la Suède et la Finlande ont dénoncé plusieurs violations de leur intégrité territoriale par des avions russes. Et ce qui a conduit, en partie, les pays scandinaves à dénoncer une dégradation « sensible » de la situation sécuritaire dans leur environnement proche, causée, selon eux, par l’intensification des activités militaires menées par la Russie.

Aussi, et après plusieurs années de coupes dans leurs budgets militaires respectifs, le débat d’une éventuelle adhésion à l’Otan a été relancé en Finande et en Suède.

Cela étant, ces deux pays entretiennent déjà de fortes relations avec l’Otan, dans la mesure où ils ont rejoint le programme de partenariat pour la paix de cette organisation et qu’ils sont membres, depuis 1997, du Conseil de partenariat euro-atlantique.

Quoi qu’il en soit, l’éventualité de rejoindre l’Otan a fait l’objet d’un rapport qui vient d’être remis au gouvernement finlandais. Et l’une des conclusions est qu’Helsinki devra entreprendre cette démarche avec Stockolm pour éviter de se retrouver dans une position isolée.

« L’adhésion de la Finlande sans la Suède engendrerait une situation stratégiquement délicate de poste avancé sans continuité territoriale avec l’Otan », ont expliqué les auteurs du rapport.

En revanche, si la Suède prend la décison seule d’adhérer à l’Otan, alors la Finlande « serait plus exposée et vulnérable qu’aujourd’hui », ont-ils ajouté.

Enfin, le rapport estime que l’adhésion à l’Otan « renforcerait la dissuasion contre une éventuelle attaque contre » la Finlande mais, dans le même temps, elle « provoquerait probablement aussi une grave crise avec la Russie pour une période indéfinie. »

L’exemple en a encore été donné par Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Dans un entretien publié le 29 avril par le quotidien suédois Dagens Nyheter, il a de nouveau mis en garde Stockholm contre une adhésion à l’Otan, en promettant des « mesures militaires et techniques ».

« Nous ne pensons pourtant pas que les Suédois nous attaqueront une fois que la Suède décidera d’adhérer à l’Otan », a dit M. Lavrov. « Mais comme l’infrastructure militaire suédoise, dans le cas d’une adhésion, sera contrôlée par le commandement suprême de l’Otan, nous serons contraints de prendre des mesures nécessaires militaro-techniques à nos frontières septentrionales, vu que l’Alliance atlantique progresse d’un autre côté, l’alliance qui considère la Russie comme une menace et souhaite la contrer de toutes les façons possibles », a-t-il ainsi affirmé.

Au passage, la doctrine militaire russe considère aussi l’Otan comme une menace…

« C’est une chose d’avoir des Etats voisins avec une position neutre, c’en est une autre quand ce sont des membres de l’Alliance atlantique qui cette fois déclare explicitement que son objectif consiste à contenir la Russie, sa ‘menace principale' », a encore fait valoir M. Lavrov.

Pour la Russie, la perspective de voir la Suède (et la Finlande) rejoindre l’Otan n’enchante guère, dans la mesure où le contrôle de l’île suédoise de Gotland permettait de verrouiller la mer Baltique en cas de confrontation. En outre, en cas d’invasion des États baltes, elle pourrait constituer un « porte-avions » naturel.

 

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