Des élus américains demandent une étude sur la reprise de la production du F-22 Raptor

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À première vue, la décision, prise en 2009, d’arrêter la production de l’avion dit de 5e génération F-22 Raptor pouvait sembler sage. En effet, le coût de cet appareil était alors élevé, au point que le président Obama parla de « gaspillage d’argent inexcusable ». Et cela d’autant plus que certains estimèrent, à l’époque, qu’il appartenait à une autre époque, celle de la Guerre Froide alors qu’il fallait financer le programme F-35 Lightning II.

Seulement, à la lumière des faits récents, ce choix ne s’est pas révélé des plus pertinents. Et, aujourd’hui, des responsables de l’US Air Force rêveraient de disposer davantage de F-22 Raptor.

Les besoins initiaux avaient été évalués à 750 exemplaires. Puis, avec la chute de l’Union soviétique et la fin de la Guerre froide, la cible fut réduite de moitié. Mais finalement, avec la décision prise il y a sept ans, l’US Air Force ne compte qu’un peu plus de 180 unités de cet avion de supériorité aérienne.

Or, avec les tensions géopolitiques actuelles et la modernisation de forces aériennes potentiellement hostiles qui développent, elles aussi, des avions de 5e génération (c’est à dire furtif), l’US Air Force craint de perdre son avantage technologique.

Qui plus est, le F-22 Raptor a connu son baptême du feu en septembre 2014, lors des premiers raids aériens contre l’État islamique (EI ou Daesh) et le groupe Khorasan en Syrie. En outre, quand il est question de prendre des mesures de « réassurance » au profit d’alliés, l’US Air Force fait appel à cet appareil, comme cela fut le cas pour le Japon après le 4e essai nucléaire nord-coréen, ou encore pour les pays baltes et la Pologne.

Actuellement, dans le cadre de ces mêmes mesures de réassurance, 12 F-22 Raptor ont été envoyés au Royaume-Uni en plusieurs vagues.

Aussi, des voix ont demandé, outre-Atlantique, s’il n’était pas opportun de relancer la production de cet appareil, conçu par Lockheed-Martin. Et cela alors que le F-35, appelé à constituer l’épine dorsale de l’aviation américaine, ne pourra pas sortir sans être accompagné de F-22…

En janvier dernier, l’administration Obama a voulu mettre un terme à ce débat. « Un ensemble de circonstances regrettables et de dépassements de budgets ont provoqué la fin anticipée du programme F-22. La ligne de fabrication est maintenant fermée, de sorte que la perspective même de sa réouverture est presque vouée à l’échec », avait en effet expliqué Deborah Lee James, la secrétaire à l’US Air Force.

Pour autant, certains élus du Congrès ne désarment pas. Du moins est-ce le cas de ceux du sous-comité des forces tactiques aériennes et terrestres de la Chambre des Représentants, lesquels ont demandé à l’US Air Force de lui remettre un rapport, d’ici janvier 2017, sur ce qu’il en coûterait de produire 194 du F-22 Raptor supplémentaires [.pdf].

Techniquement, une relance de la production est possible dans la mesure où Lockheed-Martin a mis ses chaînes d’assemblage ainsi que tout l’outillage nécessaire sous cocon.

Mais financièrement, c’est une toute autre histoire. Du moins si l’on se fie à une étude de la Rand Corporation, qui avait estimé le coût de production de 75 F-22 Raptor à 17 milliards de dollars. Et comme il faut financer le F-35, le futur bombardier stratégique B-21 et les avions ravitailleurs KC-46, cela semble compliqué.

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