Centrafrique : Un Casque bleu tué lors d’un incident lié à l’Armée de résistance du Seigneur

Le dernier rapport des Nations unies sur la Centrafrique l’avait souligné : l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une formation d’origine ougandaise déjà responsable de la mort de plus de 100.000 personnes, multiplie les coups de main depuis quelques semaines.

Surtout active dans l’est de la Centrafrique, la LRA, dirigée par Joseph Kony, est tenue pour responsable de l’enlèvement de 217 personnes depuis janvier, soit déjà deux fois plus qu’en 2015.

« Le début de l’année 2016 a été marqué par un regain des activités imputées à l’Armée de résistance du Seigneur dans le sud-est du pays, notamment dans la préfecture du Mbomou, une riche zone minière », peut-on par ailleurs lire dans le rapport de l’ONU.

Et c’est justement dans cette préfecture de Mbomou qu’un Casque bleu marocain de la de la Mission Multidimensionnelle Intégrée de Stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), a perdu la vie, le 17 avril.

Selon le communiqué des Nations unies, « l’incident s’est produit lorsqu’une patrouille de la MINUSCA a été déployée à Rafai en réponse à une attaque dans le village voisin, Agoumar, par des membres présumés de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Un Casque bleu marocain a été blessé par balle par des assaillants non identifiés et a succombé à ses blessures plus tard dans l’après-midi. »

Le communiqué publié par la MINUSCA a donné une version différente de cet « incident » qui a coûté la vie à un militaire marocain. Ainsi, selon la mission de l’ONU, des civils ont attaqué la patrouille des Casques bleus alors que cette dernière gardait un dispensaire dans lequel se trouvait un « élément de l’Armée de résistance du seigneur », « capturé avant d’être battu par la foule » pour avoir fait partie d’un groupe qui venait d’attaquer la localité d’Agoumar.

« C’est en protégeant le dispensaire que des habitants d’Agoumar et de Rafai voulaient prendre d’assaut aux environs de 19 heures, que les Casques bleus ont été attaqués par la foule », a expliqué la MINUSCA.

Comme à chaque fois que de tels faits se produisent, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que « les attaques contre ceux qui oeuvrent pour la paix et la sécurité en République centrafricaine sont inacceptables » et appelé le gouvernement centrafricain « à s’assurer que les auteurs soient traduits en justice. »

Pour rappel, l’Armée de résistance du Seigneur est traquée depuis 2011 par les forces spéciales américaines et la Force régionale d’intervention de l’Initiative de coopération pour l’élimination de la LRA.

Si quelques succès ont été obtenus, comme l’arrestation, en janvier 2015, de Dominic Ongwen, le bras droit de Joseph Kony, la traque de la LRA est compliquée en raison de sa mobilité et de son imprévisibilité. En effet, ses combattants vont se réfugier dans les pays voisins, en particulier en République démocratique du Congo (RDC), où il est ensuite difficile de les capturer.

Pour répondre à la menace que représente la LRA, la MINUSCA a mis en place un centre d’opérations conjoint à Bria afin d’améliorer la coordination et l’échange d’informations entre les forces spéciales américaines et la force de l’Union africaine.

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