L’armée de résistance du Seigneur s’affirme en Centrafrique

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Certains groupes armés ont bien eu l’intention de perturber le processus électoral en République centrafricaine et, ainsi, de faire dérailler la transition politique.

Tel a ainsi été le cas du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), une faction de l’ex-coalition rebelle, à dominante musulmane, de la Séléka.

« La position ferme de la Mission [des Nations unies, Minusca] et les pressions exercées par la communauté internationale (…) ont amené Noureddine Adam, dirigeant de l’ex-Séléka, à déclarer son soutien au processus électoral, ouvrant ainsi la voie au déroulement pacifique des élections dans les régions du pays encore sous le contrôle des membres de ce groupe », note le dernier rapport sur la Centrafrique remis au Conseil de sécurité par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU.

Pour autant, les affrontements entre des combattants de cette faction de l’ex-Séléka et des miliciens anti-balaka ont continué, mais avec une intensité moindre par rapport à ce qui avait été jusque-là observé.

Mais cela ne veut pas dire que tous les groupes armés présents en République centrafricaine ont l’intention de se tenir à carreau. Ainsi, dans l’ouest du pays, une autre faction de l’ex-Séléka, appelée « Mouvement patriotique pour la Centrafrique » (MPC), dirigée par un certain Mahamat Al Khatim, préoccupe la Minusca dans la mesure où sa zone d’influence s’est élargie au point de pouvoir contrôler les routes commerciales menant au Tchad.

Un autre groupe armé revient avec insistance dans le rapport de Ban Ki-moon : l’Armée de libération du Seigneur (LRA). D’origine ougandaise, placée sur la liste des mouvements terroristes depuis 2001, cette organisation serait responsable de la mort de plus de 100.000 personnes au cours de ses trente années d’existence.

Il a été dit, ces derniers temps, que la LRA, par ailleurs traquée par les forces spéciales américaines, serait affaiblie. Mais, à chaque fois, cette organisation a repris du poil de la bête. Et ce serait ainsi le cas en Centrafrique.

« Le début de l’année 2016 a été marqué par un regain des activités imputées à l’Armée de résistance du Seigneur dans le sud-est du pays, notamment dans la préfecture du Mbomou, une riche zone minière », note le rapport du secrétaire général de l’ONU, qui évique de multiples attaques de villages.

« Des groupes de l’ex-Séléka se sont mobilisés pour faire face à l’accroissement de la menace supposée de la LRA, ce qui a posé des problèmes de sécurité plus vastes », note encore le rapport.

Pour prendre en compte cette menace, la Mission des Nations unies a installé un centre d’opérations conjoint à Bria pour « améliorer la coordination opérationnelle et l’échange d’informations entre la Minusca, la Force régionale d’intervention de l’Initiative de cooopération pour l’élimination de la LRA et les Forces d’opérations spéciales » américaines. Des bases temporaires ont dans le même temps été créées à Sam Ouandja, Ouadda et Ouanda Djallé tandis que le nombre de patrouilles a été multiplié.

« Cette Armée de résistance du Seigneur est un groupe transnational low tech invraisemblable, qui se déplace à pied et qui resurgit en Centrafrique. Ses membres ne disposent pas de téléphone. On les suit à la trace. Une centaine de troupes spéciales américaines sont sur le terrain depuis trois ans et les piste discrètement. Ils en prennent parfois un. Ces gens kidnappent deux cents enfants, comme en Centrafrique il y a quelques semaines, les endoctrinent et en font des enfants soldats pour les servir dans leurs intérêts, souvent liés au trafic d’or, d’ivoire, et à l’esclavage », expliquait récemment, aux sénateurs, Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.

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