Des Rafale M bientôt embarqués à bord d’un porte-avions américain?

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À peine est-il revenu à Toulon après quatre mois d’opérations contre l’État islamique (EI ou Daesh) qu’il est déjà question de l’envoyer à nouveau en mission… Le contre-amiral René-Jean Crignola, qui a commandé le groupe aéronaval (GAN) français lors des ces derniers mois, a en effet indiqué que le porte-avions Charles de Gaulle sera de nouveau disponible pour un nouveau déploiement à partir de l’automne prochain.

« L’arrêt technique est un arrêt bref de quelques semaines pour remettre le porte-avions à disposition pour des opérations dès septembre, dès la rentrée, dès l’automne », a-t-il en effet assuré, le 24 mars, lors du point-presse hebdomadaire du ministère de la Défense.

Ce n’est qu’après cette éventuelle nouvelle mission que le Charles-de-Gaulle sera immobilisé pour une « Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparations » (IPER), c’est à dire une opération de maintenance qui doit durer 18 mois.

Aussi, il reste à voir ce que feront les pilotes de l’aéronautique navale pendant cette période. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a avancé l’hypothèse de déployer des Rafale M sur une base terrestre, comme cela avait le cas en 2008 avec l’envoi de Super Étendard Modernisés (SEM) à Kandahar, en Afghanistan.

Mais, a souligné le contre-amiral Crignola, « apponter n’est pas un sport de masse (…) Il faut maintenir ce savoir-faire ». Et d’ajouter, rapporte l’AFP, qu’un « projet d’embarquement d’appareils (français) à bord de porte-avions américains » est à l’étude.

Voir des Rafale sur un porte-avions de l’US Navy ne serait pas une première. Dès 2005, des appareils de ce type ont commencé par faire des série de touch and go sur les USS Dwight D. Eisenhower et USS John C. Stennis. Puis, en 2007, ils ont apponté avant d’être catapultés depuis l’USS Enterprise.

En clair, la recherche d’une meilleure interopérabilité entre moyens français et américains aura été constante au cours de ces dernières années. En 2010, pour la première fois, une équipe technique de la Flottille 12F a changé un moteur d’un Rafale M F3 à bord de l’USS Harry S. Trumman, pendant que des pilotes de F-18 effectuaient des touch and go sur le pont du Charles-de-Gaulle.

Enfin, en décembre 2013, un F-18 a ravitaillé en vol un Rafale M et un Super Étendard lors d’un exercice dans le golfe arabo-persique.

Cela étant, d’après la transcription des propos tenus par le contre-amiral Crignola, l’on ignore s’il s’agit d’entraîner les pilotes de la Marine nationale ou s’il est question de faire embarquer des Rafale M (voire un Hawkeye) à bord d’un porte-avions américain pour leur permettre de prendre part aux opérations aériennes contre Daesh en Syrie et en Irak.

Par ailleurs, le contre-amiral Crignola a également fait le bilan des quatre derniers mois d’opérations du groupe aéronaval français. Ainsi, il a souligné que les 18 Rafale et 8 Super Étendard de son groupe aérien embarqué (GAé) ont « apporté une contribution significative à la reconquête de Ramadi » par les forces irakiennes et qu’ils ont assuré jusqu’à 25% des frappes de la coalition en effectuant jusqu’à 18 sorties opérationnelles par jour.

Outre le renforcement de la coopération avec les forces navales alliées (et en particulier avec l’US Navy), le groupe aéronaval a aussi mené des missions de renseignement, notamment en Libye, comme l’avait d’ailleurs révélé l’Élysée.

« Nous avons conduit des missions de recueil de renseignement avec les Rafale RECO NG [nacelle de reconnaissane, ndlr] depuis les espaces internationaux, à l’aller et au retour, sur les points d’intérêt en Méditerranée et ailleurs, en Libye et ailleurs », a déclaré le contre-amiral Crignola. « Le groupe aéronaval a aussi recueilli du renseignement en mer Rouge ainsi que dans les golfes d’Aden et Oman », a-t-il ajouté. C’est à dire au Yémen, où est notamment implantée l’organisation al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).

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