La Belgique frappée à son tour par des attentats meurtriers

Quatre jours après l’arrestation, à Molenbeek, un quartier de Bruxelles, de Salah Abdelslam, recherché pour sa participation aux attentats de Paris, la Belgique a, à son tour, été frappée par le terrorisme.

Il était environ 8 heures, ce 22 mars, quand deux explosions ont secoué le hall des départs de l’aéroport international de Zaventem, près de Bruxelles. Puis, peu après après, une rame de métro a été soufflée par une autre déflagration, à hauteur de la station de Maelbeek, située à deux pas du quartier des institutions européennes.

Comme toujours dans ce genre de situation, il a régné une grande confusion, certaines informations ayant fait état d’autres explosions dans la capitale belge avant d’être finalement démenties.

Toutefois, il a été rapidement officiellement avancé qu’une des deux explosions ayant eu lieu à l’aéroport de Zaventem avait été « probablement provoquée par un kamikaze », selon le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw. Un bilan, encore provisoire, a fait état d’au moins 11 morts.

« Il y a d’abord eu une petite explosion puis une plus grande, au niveau de l’enregistrement. (…) Tout le bâtiment a tremblé, il y a de la fumée partout et des gens se sont retrouvés à terre dans le terminal. Ils n’avaient pas l’air blessés, mais plutôt s’être probablement jetés au sol. Il est tombé des débris du toit », a témoigné Teresa Küchler, une journaliste du quotidien suédois Svenska Dagbladet.

L’agence de contrôle aérien Belgo Control a ensuite décidé de fermer et d’évacuer l’aéroport après le décollage, vers 08h13, d’un dernier avion.

Quant à la station de métro de Maelbeek, la cause de l’explosion n’a pas encore été officiellement confirmée. Reste que le bilan y est lourd : au moins 15 personnes y ont perdu la vie et l’on compte « plus ou moins 70 blessés », dont « une trentaine de première urgence », c’est à dire « victimes de lésions sévères; membres arrachés, fractures, lésions cérébrales ».

« Ce que nous redoutions, s’est réalisé. Notre pays a été frappé par des attentas aveugles violents et lâches », a commenté Charles Michel, le Premier ministre belge. « Il est important d’évaluer la situation et l’état des victimes, y compris étrangères. Nous évacuons les victimes vers les différents hôpitaux. Il y a de nombreux morts. L’OCAM [Organe de coordination pour l’analyse de la menace, ndlr] a adapté le niveau de sécurité à 4 », a-t-il annoncé. En outre, des renforts militaires ont été déployés et la sécurité des sites sensibles a été renforcée.

« Les sites nucléaires de Belgique, qui étaient déjà en vigilance accrue, font l’objet de mesures complémentaires. On renforce la vigilance accrue déjà de mise depuis fin 2015 », a en outre affirmé Sébastien Berg, le porte-parole de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN), sans entrer dans les détails.

Cette annonce s’explique certainement par la découverte, le mois dernier, d’une vidéo saisie dans le cadre des perquisitions menées suite aux attentats de Paris et sur laquelle apparaissait « un haut représentant du secteur nucléaire », dont les mouvements étaient suivis et filmés par une cellule jihadiste.

Pour rappel, et comme en France, la Belgique a lancé une opération intérieure mobilisant environ un millier de militaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en janvier 2015, après le démantèlement d’une cellule jihadiste à Veviers. Cette mission a été une nouvelle fois prolongée jusqu’au 15 avril.

Par ailleurs, plusieurs pays européens, comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ont pris mesures pour renforcer la protection des points névralgiques, en particulier dans les aéroports et les gares.

S’agissant de la France, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué que 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires ont été déployés pour contrôler les frontières (en particulier celle avec la Belgique) et surveiller les infrastructures de transports. Ces renforts s’ajoutent, le plus souvent, aux militaires engagés dans l’opération Sentinelle.

« Le terrorisme a frappé la Belgique, mais c’était l’Europe qui était visée, et c’est tout le monde qui est concerné », a déclaré le président Hollande.

Pour le moment, les attaques de Bruxelles, qui ont cherché à cibler les institutions de l’Union européenne (de nombreux fonctionnaires se trouvaient dans la rame de métro visée) n’ont pas été revendiquées. L’État islamique (EI ou Daesh) est évidemment la principale organisation suspecte.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]