Le « SNLE » russe repéré dans le golfe de Gascogne serait un sous-marin espion

Selon une information révélée par L’Obs, le 10 mars, un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) russe aurait été repéré par la Marine nationale dans le golfe de Gascogne en janvier dernier. Ce que le ministère de la Défense n’a pas officiellement confirmé, comme c’est d’ailleurs l’usage dans pareil cas.

Pour L’Obs, le sous-marin russe était « porteur de missiles nucléaires ». Rien de plus normal pour un SNLE. En revanche, ce qui l’est moins, c’est la présence d’un tel bâtiment au « large des côtes françaises », pour reprendre les termes de l’hebdomadaire.

En effet, un sous-marin de ce type n’a pas vocation à évoluer aussi près du littoral. Mais était-ce bien un SNLE, sachant que, comme Zone Militaire l’avait souligné, le golfe de Gascogne est traversé par un câble de télécommunications reliant l’Espagne au Royaume-Uni?

D’après Le Marin, qui cite une « source bien placée », le sous-marin en question serait en réalité un « ancien SNLE », transformé pour mener des missions de renseignement.

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Or, il se trouve que la marine russe a récemment remis en service un tel navire, en l’occurence le K-64 (ou BS-64) Podmoskovye, un SNLE de la classe Delta IV passé par le chantier naval Zvezdochka de Severodvinsk, où ses silos de lancement de missiles balistiques ont été adaptés pour mettre en oeuvre des mini-sous-marins autonomes, comme le Klavesin-1R.

En outre, le BS-64 Podmoskovye servirait de bateau-mère au sous-marin nucléaire Losharik, qu’il emporte sous sa coque. D’une longueur comprise entre 60 et 70 mètres selon les sources, ce submersible a été mis au point pour la « recherche scientifique ». Très discret, il serait en mesure d’atteindre la vitesse de 40 noeuds et d’évoluer à de grandes profondeurs.

Le BS-64 Podmoskovye n’est pas le seul SNLE transformé en sous-marin espion. La marine russe dispose également du BS-136 Orenbourg, de la classe Delta III. Comme le BS-64 Podmoskovye, il sert de bateau-mère au Paltus, un mini-sous-marin nucléaire de 50 mètres de long.

Quoi qu’il en soit, la mission du sous-marin espion russe, qui, comme le suggère Le Marin, est allé probablement fouiner du côté de l’île-Longue, où sont basés les SNLE français avec tous les moyens de lutte anti-sous-marine (ASM) nécessaires à leur protection, est un échec. D’une part parce qu’il a été repéré. Et d’autre part parce que la Marine nationale dispose désormais de sa signature acoustique.

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