Rebondissement dans l’enquête sur le suicide d’un élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr

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Le 9 février, via un bref communiqué, l’armée de Terre déplorait le décès d’un élève-officier de troisième année de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan lors d’un stage au camp de La Courtine (23). Le sous-lieutenant Michael L. avait été retrouvé sans vie « avec son arme de dotation ».

Peu après, le procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges, avança un « geste désespéré » pour expliquer ce drame. Et d’ajouter que le jeune militaire avait été affecté par la disparition de son père, survenue quelques jours plus tôt. Du moins, c’est ce qu’aurait prétendu le jeune sous-lieutenant peu avant de commettre l’irréparable.

Seulement, un mois plus tard, cette affaire a connu un rebondissement qui a motivé l’ouverture d’une enquête de commandement par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

Car en effet, le 9 mars, l’enquête judiciaire concernant cette affaire a été requalifiée par le parquet de Guéret en « provocation au suicide ».

« Le suicide ne fait matériellement pas de doute mais l’enquête a évolué car les motivations sont curieuses », a expliqué le procureur de la République de Guéret. La décision du parquet permettra de donner un « cadre plus large à l’enquête, même s’il n’y aucune raison de penser que quelqu’un a délibérément poussé ce jeune homme au suicide », a-t-il ajouté.

La requalification de l’enquête judiciaire s’explique par le fait que le père de Michael L. n’est en réalité pas décédé… Domicilié au Cameroun, cet ancien militaire a même fait le voyage en France pour reconnaître le corps de son fils.

En outre, d’après la mère de cet élève-officier, qui réside à Haguenau et dont les propos ont été rapportés par les Dernières Nouvelles d’Alsace, « tout allait bien pour Michael, il n’était pas déprimé, il avait une petite amie, des projets, il allait être diplômé. » Elle a d’ailleurs déposé une plainte « pour savoir les raisons exactes du décès de mon fils. »

Selon le quotidien alsacien, les parents de Michael L. ne sont pas satisfaits des réponses qui leur ont été jusqu’à présent données et il reste trop de zones d’ombre sur les circonstances du décès de leur fils.

Quant à l’enquête de commandement demandée par le ministre, sans doute apportera-t-elle quelques éléments, son but étant de déterminer d’éventuels dysfonctionnements au sein de la hiérarchie et de proposer des moyens pour y remédier.

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