Le budget militaire russe devrait baisser de 5%

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Secteur bancaire en difficulté, taux de change du rouble qui fait le yo-yo, rente pétrolière affectée par la forte baisse du baril de brut… La situation économique de la Russie est délicate en ce moment. Et les sanctions occidentales prises en raison du rôle prêté à Moscou dans la crise ukrainienne n’arrangent rien.

Aussi, tous les ministères doivent consentir à faire des efforts budgétaires. Et celui de la Défense ne sera pas épargné, même si les économies qui lui seront demandées seront moindres par rapport aux autres.

Selon Tatiana Chevtsova, la vice-ministre russe de la Défense, citée par Sputnik News, les dépenses militaires russes devraient baisser de 5% cette année, alors qu’elles avaient été annoncées en hausse de 0,8% par rapport à 2015. Une diminution de 10% avait été un temps envisagée par le ministère des Finances.

Il est compliqué de donner un ordre de grandeur pour le budget militaire russe en raison des fluctuations monétaires. Cela étant, d’après les calcul de Sputniks News, au taux de change actuel, l’effort de défense consenti par Moscou devrait être de 3.140 milliards de roubles (43,6 milliards de dollars), ce qui représente 4% du PIB. La baisse decidée par le Kremlin équivaut à environ 160 milliards de roubles.

Toutefois, cette coupe dans les dépenses militaires russes devra épargner « l’armement d’État » et les programmes sociaux du ministère de la Défense. « Les obligations sociales envers les militaires seront exemptées des compressions budgétaires », a en effet assuré Tatiana Chevtsova.

Cette baisse de 5% des dépenses militaires russes est la plus importante depuis 2000. En 2012, lors de la campagne présidentielle, Vladimir Poutine avait annoncé un plan de modernisation des forces armées en investissant 23.000 milliards de roubles d’ici 2020.

Quoi qu’il en soit, les temps sont durs pour les militaires russes, comme l’a souligné le géographe Pascal Marchand, auteur d’une « Géopolitique de la Russie« , dans les colonnes du magazine Causeur. « Plusieurs bases aériennes et bases de missiles n’ont pas pu payer leurs factures d’électricité en fin d’année… Il y a un vrai problème budgétaire.  Un programme pluriannuel lancé en 2007-2008 prévoyait l’achat de 600 avions en dix ans. Le parc aéronautique est actuellement de 1300 avions qu’il faut renouveler. 600 avions ce n’est donc pas beaucoup mais même cet objectif-là est compromis par les contraintes budgétaires », a-t-il expliqué.

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