Le remplacement des avions F-16 belges coûtera près de 15 milliards d’euros

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Le 22 décembre dernier, le gouvernement belge a adopté un « plan stratégique » dont l’ambition est de porter les dépenses militaires du pays à 1,3% du PIB (contre 0,9% actuellement) d’ici 2030. Il prévoit, contre une nouvelle déflation des effectifs, l’acquisition de capacités nouvelles et le remplacement des 54 avions F-16 par 34 nouveaux appareils. Pour cette opération, une enveloppe de 3,573 milliards d’euros et prévue.

Cette ligne de crédits correspond seulement au coût d’achat des futurs avions de combat de la Défense belge. La semaine passée, le colonel Harry Van Pee, en charge du programme Air Combat Capability (ACCap), a précisé, lors d’une audition parlementaire, que le coût global serait de l’ordre de 15 millards d’euros.

« Le coût du cycle de vie ( ou « Life Cycle Cost ») sur une durée de vie estimée à une quarantaine d’années – entre la mise en service et l’année 2058 – représente environ un triplement du prix d’achat », a expliqué l’officier aux députés.

Ces 15 milliards couvrent l’achat des 34 appareils, les pièces de rechange, la formation et l’entraînement des personnels, la documentation, les évolutions et les modifications futures et… l’utilisation de deux types d’avions pendant la période de transition.

Mais il ne s’agit que d’estimations… Et savoir au million d’euros près ce qu’il en coûtera pour ses 34 nouveaux avions est quasiment mission impossible, surtout sur une quarantaine d’années, étant donné que plusieurs facteurs sont susceptibles d’évoluer (taux de change, inflation, etc). Aussi, le colonel Van Pee s’attend à une facture plus élevée.

Pour rappel, cinq constructeurs ont été sollicités pour le remplacement des F-16 belges, à savoir  Dassault Aviation (Rafale), Boeing (F/A-18 Super Hornet), Lockheed-Martin (F-35A), Saab (JAS-39 Gripen E/F) et le consortium Eurofighter (Typhoon). Les appareils seront acquis dans le cadre d’un accord de gouvernement à gouvernement.

Selon le colonel Van Pee, aucun de ces 5 prétendants n’est en mesure – pour le moment – d’emporter la bombe nucléaire de type B-61. Comme quatre autres pays de l’Otan, la Belgique accueille sur son territoire un dépôt de ce type de munitions selon le principe dit de la « double clé ». Ce n’est pas un problème pour le choix du futur avion de combat belge. Du moins a priori : l’Allemagne, qui est également dans ce dispositif, ne dispose par d’appareils américains.

Pour le responsable du programme ACCap, l’évaluation des concurrents se fera sur la « base de considérations militaires et budgétaires », tout en tenant compte des « retours » économiques. En clair, il faudra que ce contrat profite aussi à l’industrie belge.

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