L’excellente performance de l’industrie française de défense à l’exportation pourrait créer 40.000 emplois

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Contrairement à une idée curieusement bien répandue, il ne suffit pas de donner une prime à une entreprise lambda pour qu’elle embauche ou d’inventer des dispositifs compliqués et coûteux à l’efficacité plus que discutable (dans son dernier rapport, la Cour des comptes n’a pas ménagé ses critiques à l’égard de certaines mesures de ce type) pour faire baisser le taux de chômage. C’est une affaire de bon sens : pour recruter, il faut avoir du travail à proposer… et donc un carnet de commandes bien rempli, avec si possible un peu de visibilité à long terme.

La preuve en est donnée avec les industriels de la Défense, dont les exportations en 2015 ont atteint le niveau record de 16 milliards d’euros. Si des contrats ont été signés par les poids lourds du secteur, il ne faut pas perdre de vue que ces derniers font travailler une multitude de sous-traitants, souvent des PME/PMI.

Par exemple, le Rafale, développé par Dassault Aviation, implique des groupes importants, comme Thales ou Sagem… Mais aussi 500 sous-traitants, dont la société Realmeca, spécialiste de l’usinage haute précision, qui a reçu la visite, le 23 janvier, de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

Au début des années 1980, cette entreprise de 140 salariés, créée en 1962, a dû s’adapter pour fournir les brouilleurs du Mirage 2000, qui demandaient alors des procédés d’usinage rigoureusement précis et donc extrêmement compliqués à mettre en oeuvre. Du coup, elle est passée aux machines à commandes numériques avant de devenir, peu à peu, le leader mondial de la machine-outil de haute précision et de petite capacité.

Désormais, Realmeca travaille pour le secteur de la défense mais aussi pour l’industrie civile étant donné qu’elle fournit à cette dernière des machines permettant de fabriquer des stylos (Waterman, Montblanc), des rasoirs (Gillette) ou encore des composants pour l’automobile, l’optique, etc.

Pour M. Le Drian, l’industrie de défense a ainsi un « effet d’entraînement » sur les autres secteurs de l’économie.

« Un seul euro investi dans l’industrie de défense représente en retombée économique 2 euros, 3 euros, peut-être davantage », a en effet affirmé le ministre. « Il est utile pour la pour la réflexion sur la stratégie industrielle d’y réfléchir, au moins de le mettre en valeur et de le constater », a-t-il lancé. (à bon entendeur…)

En 2013, Christian Mons, alors président du Conseil des industries de défense (CIDEF) et du Groupement des Industries Françaises de Défense Terrestre (GICAT), avait expliqué que « tout euro investi dans l’industrie de défense, au titre d’achats d’équipements ou d’études, rapporte 1,30 euro à l’État. » Et d’ajouter : « L’exportation a, en la matière, un effet important : quand on exporte, on crée de la richesse, on paie des charges sociales, des impôts. Chaque emploi créé génère par ailleurs des emplois induits. »

Justement, les excellents résultats obtenus à l’exportation, en 2015, par l’industrie française de l’armement, auront des conséquences directs sur l’emploi.

« J’ai évalué avec mes équipes à 40.000 le nombre d’emplois qui seront créés dans les années qui viennent pour soutenir cette montée en puissance de l’industrie de défense française », a affirmé M. Le Drian. Et, cerise sur le gâteau, ces exportations françaises de matériels militaires permettent de réduire le déficit de la balance commerciale…

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