Le constructeur naval DCNS a redressé la barre en 2015

 

Après un exercice 2014 difficile, avec une perte de 347,3 millions d’euros, les comptes du constructeur naval français DCNS sont repassés dans le vert, l’an passé, avec un résultat net de 58,4 millions alors que son chiffre d’affaires n’a pas évolué, restant à 3,04 milliards.

Cette amélioration des comptes de DCNS s’explique en partie par la mise en application d’un plan visant à réaliser 100 millions d’euros d’économie (avec la suppression de 1.000 postes à la clé) et à améliorer sa compétitivité, avec une réorganisation de ses activités industrielles de construction et des services d’entretien des navires.

« Nous avons réalisé une majeure partie des économies » prévues dans ce plan », a commenté Frank Le Rebeller, directeur général adjoint du groupe.

En outre, le résultat net de DCNS a été plombé par les pertes subies dans le cadre du programme de réacteur nucléaire de recherche « Jules Horowitz ». Le constructeur en a négocié sa sortie à l’amiable avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) fin 2015.

Ces pertes ont été largement compensées par la progression de l’activité internationale du groupe, qui a représenté, l’an passé, la moitié de son chiffre d’affaires. C’est une « une « proportion exceptionnelle du fait de la livraison très rapide » d’une « frégate multimissions (FREMM) à l’Égypte », souligne DCNS.

Les programmes de sous-marins au Brésil et en Inde ainsi que celui portant sur les corvettes Gowind en Malaisie, ont également soutenu l’activité de l’industiel. « Le solde est réparti entre les grands programmes nationaux, principalement FREMM et Barracuda, et les activités de services qui représentent plus d’un milliard d’euros », précise-t-il.

S’agissant des prises de commandes, leur montant s’est élevé à 3,52 milliards, grâce notamment à l’Égypte et aux activités liées à la maintenance et la modernisation de la flotte (2 milliards). Ce qui donne un « book to bill » (ratio prise de commandes/chiffre d’affaires) de 1,15. Cela « préfigure un retour à la croissance rentable », espère DCNS, qui s’attend à une progression de son résultat net de 10 à 15% cette année.

Au total, le carnet de commandes du groupe s’établit à 12,26 milliards d’euros, ce qui donne de quoi assurer 4 années d’activité.

Pour 2016, DCNS s’est donné plusieurs priorités. La première concerne l’appel d’offres des 12 sous-marins australiens, lequel va « nécessiter un effort soutenu toute l’année », sachant que l’enjeu est de 30 milliards d’euros environ.

Ensuite, le groupe s’attend à signer le contrat portant sur le nouveau programme de Frégates de taille intermédiaire (FTI) ainsi que celui concernant la maintenance des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Force océanique stratégique (Fost).

Enfin, DCNS doit livrer la FREMM Languedoc à la Marine nationale, transférer le premier sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de la classe Suffren sur son dispositif de mise à l’eau, préparer l’arrêt technique du porte-avions Charles de Gaulle et poursuivre l’adaptation IAM51 des SNLE (Le Téméraire sera le prochain, après Le Triomphant).

À l’international, le groupe français aura à assurer la mise en service du premier sous-marin Scorpène indien, le transfert de pavillon des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral destinés à l’Égypte, l’entretien des frégates saoudiennes et des submersibles malaisiens et à la livraison d’équipements stratégiques du projet Prosub (programa de submarinos) brésilien, qui a subi un ralentissement, en 2015, en raison des difficultés financières du pays.

Photo : La FREMM Languedoc en route pour Toulon (c) DCNS

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]