Des avions de combat Su-30 SM pour l’Iran?

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Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a fait, le 21 février, une visite surprise à Téhéran, où il a rencontré le président iranien, Hassan Rohani, afin de lui remettre un message « spécial » de Vladimir Poutine, le chef du Kremlin. A priori, d’après l’agence officielle Irna, la discussion entre les deux hommes a surtout porté sur la situation en Syrie.

Par la suite, M. Choïgou s’est entretenu avec le général Hossein Dehghan, son homologue iranien, cinq jours seulement après l’avoir déjà rencontré à Moscou. Le détail de leurs entretiens n’a pas filtré mais sans doute que l’intention de Téhéran d’acquérir des avions de combat multi-rôles Su-30SME, dont il est question depuis plusieurs jours, a été évoquée.

Le 10 février, une source russe a en effet affirmé que les forces iraniennes étaient intéressées par ce type d’appareil. Et d’avancer que Téhéran envisageait même d’en commander environ 60 exemplaires et d’en assembler une partie localement.

La Force aérienne de la République islamique d’Iran (IRIAF) compte surtout sur des avions de combat d’origine américaine, hérités de la période du Shah (F-14A Tomcat, F-4 Phantom et F-5F Tiger). Fait peu connu, elle dispose également de Mirage F1 EQ et BQ, d’origine irakienne et récupérés en 1991. [voir Air Fan n°447]

Mais la liste ne s’arrêterait pas là car, selon le quotidien Kommersant, l’Iran aurait également l’intention d’acquérir des avions d’entraînement Yak-130, des hélicoptères Mi-8 et Mi-17, des missiles antinavires Yakhont, des chars T-90, des frégates et des sous-marins à propulsion classique. Le tout pour 8 milliards de dollars, ce qui fait quand même un peu léger pour financer l’ensemble de ces équipements.

S’agissant des Su-30, les discussions sont apparemment bien avancées puisqu’il a été dit qu’un contrat est attendu dans le courant de cette année.

Certes, l’accord sur le programme nucléaire iranien, conclu à Vienne le 14 juillet 2015, a permis la levée des sanctions ayant visé Téhéran. Cependant, des restrictions ont été conservées, comme l’a rappelé Mark Toner, un porte-parole de la diplomatie américaine.

« Conformément à la résolution 2231, il est interdit de vendre à l’Iran certains types d’armes sans l’approbation préliminaire, au cas par cas, du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il dit. Et ceux qui ont négocié l’accord de Vienne, dont la Russie, « doivent être au courant de ces restrictions » qui concernent les avions de combat, dont les Su-30 SM, a-t-il continué.

Pour rappel, les restrictions sur les ventes d’armes à destination de l’Iran s’étendent sur une période de cinq ans.

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