21 février 1916, 7H15 : Un orage de feu et d’acier s’abat sur les positions françaises près de Verdun

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Pour l’Heeresleitung Erich von Falkenhayn, le commandant en chef de l’armée allemande, l’affaire devait être rapidement pliée. En menant une « offensive industrielle » en direction de Verdun, c’est à dire en bombardant massivement les positions françaises, il n’y aurait plus qu’à « marcher sur des cadavres » et remporter ainsi une victoire éclatante.

Et cela d’autant plus que le généralissime Joffre, malgré les rapports sur les préparatifs allemands dans le secteur, ne croyait pas à une attaque massive sur Verdun. « Une manoeuvre de diversion », pensait-il… tant l’intérêt militaire d’une attaque dans la région de la Meuse n’était pas évident.

Le 12 février, l’artillerie allemande, avec plus de 1.500  canons et obusiers, est prête. Tout comme les 90.000 soldats du Kaiser. Mais les mauvaises conditions météorologiques retardent le début des opérations.

Ce court répit permet, au dernier moment, à l’armée française de renforcer ses positions à Verdun, comme ne cessait de le réclamer le général Frédéric Herr. En tout, la garnison française compte 30.000 soldats français 630 canons…. Il faudra se battre à 3 contre 1.

Il est 7h15, ce 21 février, quand éclate un orage de feu et d’acier sur les positions françaises. Les canons allemands crachent tout ce qu’ils peuvent : un obus tombe toutes les 15 secondes. La terre tremble, abris et tranchées sont broyés, les corps sont déchiquetés. Les 56e et 59e bataillons de Chasseurs à pied du lieutenant-colonel Émile Driant, 61 ans, député et écrivain dans le civil, sont décimés au bois des Caures.

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Le déluge s’arrête à 16h00. La 5e armée allemande, commandée par le Kronprinz Guillaume de Prusse, part à l’assaut des lignes françaises. Le terrain est tellement dévasté que sa progression s’en trouve gênée. Les Sturmtruppen, des unités d’élites chargées de « nettoyer » les poches de résistance éventuelles, marchent en effet sur des cadavres.

Et pourtant, des soldats français ont survécu à l’orage de feu. Mieux que ça : ils tiennent tête aux Allemands! Au bois des Caures, les 300 à 400 survivants des 56e et 59e bataillons de Chasseurs, qui ont reçu plus de 80.000 obus depuis le matin, opposent une résistance héroïque, à coups de baïonnette, voire de pioche. Cela permettra aux renforts d’arriver et de maintenir la ligne de front.

Au soir du 22 février, après deux jours de bombardement et de combat, encerclés par 6.000 soldats allemands, les Chasseurs, qui ne sont plus que 110, se replient sur Beaumont…. sans le lieutenant-colonel Driant, mortellement touché.

Les pertes sont terribles à l’issue de ces journées. La 72e division française a perdu plus de la moitié de ses effectifs tandis que la 51e division a eu quelques 6.300 tués. Mais ce ne sera qu’un début car la bataille de Verdun durera 300 jours, avec, pour les Français, un seul mot d’ordre : « Ils ne passeront pas! »

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