L’aviation américaine déploie 4 avions F-22 Raptor sur une base sud-coréenne

Après un quatrième essai nucléaire et le lancement d’une fusée ayant mis sur orbite le satellite Kwangmyongsong-4, la Corée du Nord attend toujours les sanctions qui lui ont été promises par le Conseil de sécurité des Nations unies. Pour le moment, des mesures de rétorsion ont été prises de manière isolée par les États-Unis et la Corée du Sud.

Ainsi, Séoul a décidé de suspendre, la semaine dernière, les activités du parc industriel de Kaesong, qui était jusqu’alors le seul exemple de coopération entre les deux frères ennemis, ainsi que le « téléphone rouge » militaire.

En réponse, Pyongyang a estimé que la Corée du Sud lui avait « déclaré la guerre » et placé le parc de Kaesong sous contrôle militaire, ce qui a pour conséquence l’expulsion de tous les employés sud-coréens.

Sur le plan militaire, les États-Unis ont pris des mesures de « réassurance » à l’égard de leur allié sud-coréen.

Suite à l’essai nucléaire nord-coréen effectué en janvier, l’US Air Force avait ainsi envoyé un bombardier stratégique B-52  Stratofortress survoler base d’Osan, située à environ 70 km de la ligne de démarcation séparant les deux Corées. Mais ce n’était qu’un hors d’oeuvre.

En effet, après le tir de la fusée nord-coréenne, Washington a de nouveau haussé le ton. L’un des premières mesures a été d’envoyer, à Osan, un système de défense aérienne (et antimissile) Patriot supplémentaire, dans le cadre, a expliqué le Pentagone, de « d’un exercice de déploiement d’urgence mené en réaction aux récentes provocations nord-coréennes. »

Puis, le 17 février, quatre avions F-22 Raptor de 525th Fighter Squadron, ont atterri, là encore sur la base aérienne d’Osan, pour un déploiement d’une durée indéterminée. Ces appareils avaient été précédemment déployé au Japon à partir de la fin janvier.

Le F-22 est l’avion de combat le plus moderne de l’US Air Force. Furtif, il est en mesure d’engager simultanément plusieurs cibles sans être repéré au-delà de la portée visuelle (BVR, Beyond Visual Range). Les MiG-17 et autres MiG-19 nord-coréens (ou leur version chinoise), dont l’origine remonte aux années 1950, n’ont qu’à très bien se tenir, si jamais ils sont en état de voler.

« Cette mission démontre la force de l’alliance américano-sud-coréenne et la détermination des deux pays à maintenir la stabilité sur la péninsule coréenne », a commenté le général Terrence J. O’Shaughnessy, qui a la double casquette de commandant de la 7e Air Force et de commandant adjoint des forces américaines en Corée du Sud.

« Les Etats-Unis sont tenus par leur engagement à toute épreuve en faveur de la défense de la Corée du Sud », a insisté le général O’Shaughnessy.

En outre, depuis plusieurs années, les forces américaines et sud-coréennes participent, au printemps, à des manoeuvres conjointes (Key Resolve et Foal Eagle). Aussi, le sous-marin nucléaire d’attaque USS North Carolina est arrivé à Busan, le 15 février, pour y prendre part. Le porte-avions USS John C. Stennis est aussi attendu.

Par ailleurs, les autorités sud-coréennes vont discuter, avec leurs homologues américaines, du possible déploiement du système anti-missile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense).

S’il s’agit de renforcer la défense de la Corée du Sud contre une possible agression nord-coréenne, d’autres pays proches s’en inquiétent, comme la Russie et la Chine (qui, au passage, cultivent une certaine proximité avec Pyongyang) dans la mesure où un tel déploiement porterait atteinte à la crédibilité de leurs forces stratégiques.

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