L’armée de Terre mise sur le recrutement interne pour trouver ses futurs sous-officiers

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Si la décision, prise au lendemain des attentats commis à Paris en janvier 2015, de faire passer les effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) de 66.000 à 77.000 soldats a pour conséquence un recrutement massif de militaires du rang en 2015 et en 2016, cela suppose également un recrutement accru de cadres, en particulier au niveau du corps des sous-officiers.

Ainsi, les plafonds d’effectifs publiés à la fin décembre 2015 au Journal Officiel indiquent qu’il y aura, en 2016, 675 sergents en plus par rapport à l’année précédente. Et pour une part, cette hausse concerne l’armée de Terre, qui doit aussi compenser les départs.

Dans ces conditions, comment recruter autant de nouveaux sous-officiers? Il y a bien sûr le recrutement direct, via l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent. Mais pas seulement.

Aussi, la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) prévoit d’augmenter son recrutement interne (rang et semi-direct) de sous-officiers, en puisant dans le vivier des militaires du rang et en élargissant les conditions d’accès au corps des sous-officiers,

Du coup, cette année il est prévu d’augmenter de 80% le nombre de places pour les sous-officiers rang (soit 900 nominations) par rapport àn 2015.

Par exemple, explique l’armée de Terre, un brigadier-chef dans sa 12e année de service pourra être candidat à un recrutement sous-officier rang. Même chose, mais à titre exceptionnel, s’il est dans sa 16e ou 17e année de service.

Pour les futurs sous-lieutenants, il est aussi question d’assouplir certains critères. Les candidats admissibles à l’École militaire interarmes (EMIA) pourront ainsi être recrutés comme officiers sous contrat (OSC).

Les chefs de corps auront un rôle central dans la mesure où c’est à eux que reviendra, pour une grande part, de déterminer les brigadiers-chefs (ou caporaux-chefs) qui pourront accéder aux galons de sergent et de décider quels seront les sous-officiers sous contrat susceptible de passer au statut de carrière.

L’augmentation des effectifs de la FOT donne ainsi de réelles opportunités pour les plus méritants. Car, pour l’armée de Terre, il n’est pas question d' »ascenseur social » mais d' »escalier social », ce qui sous-entend une notion d’effort pour obtenir une promotion. N’est-ce pas là une illustration concrète des valeurs républicaines?

« Les armées ont effectivement un rôle important à jouer en matière de cohésion sociale. Chaque année, nous redonnons à la société 20.000 jeunes que nous avons formés, dont certains étaient au départ en difficulté et se sont comportés comme de vrais héros », faisait valoir, l’an passé, le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Et il n’avait pas manqué de souligner que « plus de 50% de nos sous-officiers proviennent des militaires du rang » et que l’on « on peut s’engager comme simple soldat et terminer général de brigade ».

Le fait. En 2012, environ de 70% des sous-officiers étaient issus des militaires du rang et près de 60 % des officiers avaient été sous-officiers. Et il est possible, pour un caporal bachelier, de passer le concours interne de l’EMIA.

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