Le Rwanda accusé de vouloir renverser le président burundais

Depuis avril 2015, le Burundi est à nouveau plongé dans une crise politique, le président actuel, Pierre Nkurunziza, ayant brigué un troisième mandat alors que les accords d’Arusha le lui interdisaient. Seulement, opposants et partisans du pouvoir en place jouent sur les tensions éthniques entre Hutus et Tutsis, comme cela fut déjà le cas par le passé.

D’où la crainte de voir à nouveau des massacres, les Nations unies ayant même dit redouter un possible « génocide ». Et l’Union africaine se prépare de déployer dans le pays une force d’interposition… Ce que le gouvernement burundais a jusqu’à présent farouchement refusé, en dénonçait des « immixions étrangères » dans ses affaires.

L’opposition au pouvoir burundais étant majoritairement tutsie, le président du Rwanda, Paul Kagamé, s’est invité dans cette crise politique en accusant ce dernier de « massacrer » du « matin au soir » sa population. Mais, visiblement, il a fait plus que de tenir de tels propos.

Ainsi, selon un rapport confidentiel rédigés par des experts des Nations unies et évoqué par l’AFP, le Rwanda cherche à recruter et à entraîner des réfugiés originaires du Burundi pour renverser, le moment venu, le président Nkurunziza.

Ainsi, sur la base de témoignages de 18 réfugiés burundais, le rapport, qui a été transmis au Conseil de sécurité des Nations unies, affirme que le Rwanda a ouvert un camp d’entraînement pour former des centaines de recrues aux « tactiques militaires », au maniement de « fusils d’assaut et de mitraillettes » ou encore à l’utilisation de « grenades, de mines antipersonnel et antichars, de mortiers et de lance-grenades ». Il est aussi fait état de « sessions d’endoctrinement idéologique ».

Ce camp d’entraînement aurait la capacité d’accueillir quatre compagnies, formées chacune de 100 combattants burundais.

Déjà, Bujumbura a accusé Kigali de soutenir les rebelles burundais. Et, à chaque fois, les autorités rwandaises ont opposé un démenti catégorique. « Je n’ai même pas vu la plus petite preuve de cela donc il s’agit de manoeuvres politiques », a ainsi répondu Paul Kagamé, parlant d’accusations « puériles ».

Le Rwanda a l’habitude de s’impliquer dans les affaires de ses voisins. Ainsi, en 2012, les États-Unis et la Belgique avaient décidé de lui couper toute aide militaire en raison de son soutien au mouvement rebelle M-23 qui, composé de Tutsis, était actif dans le nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC).

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