Le premier drone capable d’opérer depuis un porte-avions pourrait finalement servir de ravitailleur

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Le démonstrateur X-47B de Northrop-Grumman est entré dans l’histoire pour avoir été le premier drone à pouvoir être mis en oeuvre depuis le pont d’un porte-avions et intéger un groupe aérien embarqué.

Cet appareil a servi à préparer le programme UCLASS (Unmanned Carrier-Launched Airborne Surveillance and Strike) de l’US Navy, lequel consiste à développer un drone de combat capable d’effectuer des frappes aériennes et des missions de reconnaissance grâce à son profil furtif. Ce type de capacité est important dans la mesure où l’accent est mis, outre-Atlantique, sur la nécessité de contrer les dispositifs de déni et d’interdiction d’accès (A2/AD) mis en place par les forces russes et chinoises.

Seulement, d’après Defense News, qui s’appuie sur les confidences de plusieurs sources, la marine américaine aurait finalement un autre projet, pour le moins surprenant. Ainsi, il serait question de développer un drone destiné à faire du ravitaillement en vol au profit des avions d’un groupe aérien embarqué. Exit l’UCLASS, bienvenue au CBAR (Carrier-Based Aerial-Refueling System).

Cette décision va à l’encontre des souhaits du Congrès américain (et c’est lui qui a le dernier mot car il vote les crédits du Pentagone), qui avait accordé, en 2016, une enveloppe de 350 millions de dollars à l’US Navy pour le développement d’un drone de combat capable d’effectuer un « large éventail de missions dans un environnement non permissif ».

Cela étant, d’après une source sollicitée par Defense News, la capacité de frappe pourrait être intégrée à une version ultérieure du drone qui sera mis en oeuvre par l’US Navy.

L’idée d’utiliser un tel appareil pour faire du ravitaillement en vol, aussi surprenante soit-elle, n’est pas aussi saugrenue. En effet, 10 drones ravitailleurs donneraient une allonge supplémentaire à deux fois plus de F/A-18 Super Hornet et de F-35C. En clair, il serait ainsi possible de frapper plus loin et plus fort.

Et comme le F-35C sera furtif (et donc supposé échapper à la surveillance radar d’une force adverse), la question des capacités A2/AD ne se poserait plus.

En outre, étant donné que la Chine développe, de son côté, le missile DF-21, surnommé le « tueur de porte-avions », un groupe aéronaval devrait se tenir hors de portée de ce dernier… Ce qui oblige à donner plus d’autonomie à ses avions.

L’an passé, le secrétaire américain à la Marine, Ray Mabius, avait avancé que l’avenir appartiendrait aux drones de combat. Mais visiblement, ce n’est pas pour demain… Car si utiliser de tels appareils pour des frappes dans un environnement « non permissif » présente quelques avantages, il a aussi ses inconvénients, comme l’impossibilité de faire de l’appui aérien rapproché ou encore une certaine vulnérabilité dans le cas où la maîtrise du ciel n’est pas acquise.

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