M. Fabius a démenti tout projet d’intervention militaire en Libye

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« Pourquoi faut-il toujours avoir sur soi un billet de train? », demande Jean-Paul Belmondo à Jean Gabin, dans le film « Un singe en hiver ». Et ce dernier de répondre sentencieusement, l’index leve : « Au cas! Au cas! » On peut avancer la même réponse quand quelqu’un demande pourquoi un état-major planifie des opérations militaires. « Au cas! Au cas! »… Et c’est même une partie de son travail.

Aussi, il ne faut guère s’étonner que l’État-major des armées (EMA) prépare des plans pour une éventuelle intervention militaire en Libye afin d’y combattre l’État islamique (EI ou Daesh), qui s’y est implanté (notamment à Syrte) et qui y étend son influence. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’une opération est imminente.

En tout cas, une telle intervention n’est pas d’actualité. Depuis Rome, où il a pris part à une réunion des chefs de la diplomatie des 23 pays membres de la coalition anti-Daesh, Laurent Fabius l’a encore répété, ce 2 février.

« Il n’est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye. Je ne sais pas de quelle source cela provient. Un petit groupe fait pression, mais ce n’est pas la position du gouvernement », a ainsi affirmé M. Fabius.

« Ce qui est vrai, a-t-il continué, c’est que nous sommes préoccupés par la montée de l’EI en Libye, et c’est pourquoi il faut pousser à la formation d’un gouvernement d’union nationale ».

« Toute autre perspective n’est pas d’actualité. Une fois le gouvernement formé et approuvé par le Parlement, il sera alors en mesure de recevoir le soutien de la communauté internationale, en particulier pour s’assurer qu’il puisse siéger à Tripoli », a expliqué le ministre français.

Or, pour le moment, ce gouvernement, que la communauté internationale appelle de ses voeux, n’est que virtuel car les deux factions qui se disputent le pouvoir en Libye n’en veulent pas, même si leurs représentants l’ont approuvé en signant un accord, en décembre, sous l’égide des Nations unies.

Aussi, a fait valoir M. Fabius, « on ne peut pas non plus éternellement reculer l’objectif et si des personnalités se mettent en travers du chemin, on demandera des sanctions à leur encontre. »

D’ailleurs, le communiqué final publié à l’issue de la rénion des ministres des Affaires étrangères précise que la coalition suit avec « attention tous les développements en Libue » et qu’elle se « tient prête à soutenir un gouvernement unitaire ». Mais, y est-il précisé, « il n’est pas question à ce stade de se lancer dans une intervention militaire. »

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