Le Pentagone va demander un budget de 582,7 milliards de dollars pour l’année fiscale 2017

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Selon les projections, le Pentagone aurait dû demander un budget de 574 milliards de dollars pour l’année fiscale 2017. Finalement, avec le contexte actuel, marqué par la situation dans l’est de l’Europe, les revendications territoriales chinoises en mer de Chine et, bien évidemment, les tensions au Moyen-Orient et la lutte contre l’État islamique (EI ou Daesh) et d’autres organisation jihadistes, le département américain à la Défense a dû revoir sa copie.

Du coup, ce 2 février, le chef du Pentagone, Ashton Carter, a annoncé qu’il demanderait au Congrès un budget de 582,7 milliards de dollars. Ce montant comprend le financement des opérations extérieures (Overseas contingency operations, OCO).

Dans le détail, le budget alloué aux opérations contre l’EI en Irak et en Syrie augmente de 50%, pour atteindre les 7,5 milliards de dollars, afin de soutenir l’intensification de la campagne menée contre l’organisation jihadiste.

Mais ce n’est pas la hausse la plus spectaculaire : le financement du reforcement des troupes américaines en Europe va être quadruplé, pour être porté à 3,4 milliards de dollars (contre 789 millions actuellement). Il s’agit ainsi de financer les mesures prises dans le cadre de l’European Reassurance Initiative, afin de « réassurer », suite à l’affaire ukrainienne et face à la Russie, les pays d’Europe de l’Est, comme les États baltes et la Pologne.

Dans un document d’une douzaine de pages publié la semaine passée, le commandement américain en Europe (EUCOM) avait souligné que le désengagement militaire continu des États-Unis du Vieux Continent depuis 25 ans était un facteur de risque pour la stabilité et que « l’agression russe » en Ukraine était une « préoccupation majeure ».

Par ailleurs, le Pentagone prévoit 1,8 milliards de dollars pour refaire ses stocks de munitions, avec la commande de 45.000 bombes guidées. Cette somme est distincte de cette demandée pour combattre Daesh.

Un effort significatif devrait être fait au sujet des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), avec un investissement de 8,1 milliards en 2017 (40 milliards de prévus sur 5 ans) afin d’acquérir 9 submersibles de la classe Virginia.

Les opérations « cyber » bénéficieront de sommes presque équivalentes, avec un plan d’investissement de 35 milliards sur 5 ans.

Mais la somme qui retient le plus l’attention est celle demandée pour financer la recherche et le développement pour le compte du Pentagone : en hausse pour la seconde année consécutive, elle dépasse en effet les 71 milliards de dollars. De nouveaux équipements et munitions devraient faire leur apparition prochainement. M. Carter a ainsi parlé de bombes plus précises et de micro-drones aux capacités étonnantes.

« Ce budget, a expliqué le chef du Pentagone, a été conçu selon 5 facteurs clés : la montée de grandes puissances comme la Russie et la Chine, la menace de la Corée du Nord contre les États-Unis et les alliés du Pacifique, l’influence néfaste de l’Iran contre les alliés du Golfe et la lutte contre l’EI. »

« Nous n’avons pas le luxe de n’avoir qu’un seul adversaire ou d’avoir le choix entre les combats actuels ou futurs : nous devons tout faire à la fois », a ajouté M. Carter.

« La clé de notre approche est d’être capable de dissuader nos ‘concurrents’ les plus avancés. Nous devons avoir – en le faisant savoir – des capacités susceptibles d’imposer des coûts inacceptables pour un agresseur éventuel afin de le dissuader de provoquer ou de le lui faire regretter s’il passe outre », a encore fait valoir M. Carter, en désignant la Chine et la Russie.

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