Au moins trois cadres de la branche libyenne de Daesh tués par un tireur d’élite

sniper-20140402

Le 10 janvier dernier, des frappes aériennes effectuées dans le secteur de la ville de Syrte, contrôlée par la branche libyenne de Daesh (État islamique ou EI) ont été signalées par plusieurs médias locaux. Un convoi allant en direction de Ben Jawad aurait ainsi été ciblé. Qui est derrière ces raids? Mystère… Aucune des deux factions qui se disputent le pouvoir en Libye ne les a revendiqués. Certains ont affirmé une possible implication de l’aviation française, ce que Paris a démenti.

Cela étant, ce n’est pas la première fois que des frappes effectuées par des avions d’origine inconnue ont été rapportées en Libye. Au cours de l’été 2014, alors que la bataille faisant rage pour s’assurer le contrôle de Tripoli, la milice Fajr Libya fut la cible de plusieurs raids, attribués plus tard à l’aviation des Émirats arabes unis.

En outre, l’on sait également que des F-15 américains ont visé des responsables jihadistes, dont Mokhtar Belmokhtar, l’émir d’al-Mourabitoune (qui s’en est sorti indemne, apparemment) et Abou Nabil, le chef de la branche libyenne de Daesh.

Ces frappes « mystérieuses » ne sont visiblement pas les seuls moyens mis en oeuvre pour éliminer les cadres les plus en vue de l’EI. Trois d’entre eux ont en effet été victimes de tirs de précision, dus à un ou plusieurs tireurs d’élite dont on ignore l’origine.

Ainsi, le 13 janvier, Hamad Abdel Hady, alias Abu Anas al-Muhajer, le chef du tribunal chargé d’appliquer la charia (loi islamique) à Syrte, par ailleurs de nationalité soudanaise, a été tué alors qu’il se rendait à un centre médical. « La terreur régnait parmi les combattants de l’EI après la mort d’al-Muhajer, ils ont tiré au hasard en l’air pour effrayer les habitants, tout en recherchant le tireur d’élite », a déclaré un témoin au site al-Wasat.

Près d’une semaine plus tard, Abou Mohamed al-Dernawi, a connu le même sort. Ce « commandant en chef » présumé de Daesh a en effet été tué d’une balle dans la tête, le 19 janvier, à Hawara, une localité située à environ 70 km de Syrte.

Même chose pour Abdullah Hamad al-Libi, le 23 janvier dernier. Ce commandant influent de l’EI a été mortellement touché alors qu’il sortait d’une mosquée de Syrte, après la prière du soir.

Du coup, les spéculations vont bon train. Qui est à l’origine de ces tirs de précision? Est-ce un ancien militaire de l’époque Kadhafi? Un membre des forces du général Hafter ou de la milice Fajr Libya, voire d’une organisation jihadiste proche d’al-Qaïda? Opération clandestine d’une puissance occidentale? En tout cas, ce(s) tireur(s) d’élite semble(nt) particulièrement bien renseigné(s) sur les mouvements des individus à abattre. D’autant plus que ces actions ont lieu dans un bastion de Daesh… Sans doute aura-t-on le fin mot de cette histoire un jour. Ou pas.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]