La Turquie affirme qu’un Su-34 « Fullback » russe a violé son espace aérien

su34-20151130

Deux mois après qu’un bombardier tactique russe Su-24 « Fencer » a été abattu par l’aviation turque à la frontière syrienne, Ankara a une nouvelle fois accusé la Russie d’avoir violé son espace aérien.

« Un Su-34 [Fullback] appartenant à l’aviation russe a violé l’espace aérien [turc] à 11H46 locale, le 29 janvier », a en effet dénoncé un communiqué diffusé par le ministère turc des Affaires étrangères. En conséquence, a-t-il indiqué, l’ambassadeur russe en poste à Ankara a été convoqué pour « lui faire part » d’une « ferme condamnation » de cet incident.

« Nous soulignons une fois de plus que la Russie porte l’entière responsabilité de toutes conséquences graves résultant d’une telle attitude irresponsable », a encore prévenu la diplomatie turque.

Plus tard, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a insisté sur le fait que la « Russie devra assumer les conséquences si elle continue de telles violations contre les droits souverains de la Turquie ». Et d’ajouter : « De tels actes irresponsables ne profitent ni à la Fédération de Russie, ni aux relations entre l’Otan et la Russie, ni à la paix régionale ou globale. »

Justement, l’Alliance atlantique, dont la Turquie est membre depuis 1952, a immédiatement réagi par la voix de son secrétaire général, Jens Stoltenberg. « L’Otan est solidaire avec la Turquie et soutient son intégrité territoriale », a-t-il d’abord souligné, dans un communiqué?

« J’appelle la Russie à agir de manière responsable et à respecter pleinement l’espace aérien de l’Otan », a poursuivi M. Stoltenberg, avant d’estimer que Moscou « doit prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que de telles violations ne se répètent pas ».

En outre, M. Stoltenberg a également lancé un appel au calme et à la « désescalade » entre Ankara et Moscou tout en saluant les contacts entre les deux capitales et rappelé que, en décembre, l’Otan avait décidé l’envoi d’avions AWACS en Turquie.

À Moscou, l’accusation turque a été fermement démentie. « Il n’y a eu aucune violation de l’espace aérien turc par des avions des forces aériennes russes présentes en Syrie », a fait valoir Igor Konachenkov, un porte-parole du ministère russe de la Défense. « Les déclarations turques concernant la violation présumée de son espace aérien par un SU-34 russe constituent de la propagande sans fondement », a-t-il insisté, allant jusqu’à estimer que « ceux qui accusent la Russie ne peuvent être que des propagandistes qui ont regardé des films d’actions d’Hollywood. »

Le Su-34 « Fullback » est un bombardier tactique entré en service au sein des forces russes en 2013. Il a connu son baptême du feu le 30 septembre dernier, date qui marque le début des opérations aériennes menées par la Russie pour soutenir le régime de Bachar el-Assad. Au moins 6 exemplaires ont été envoyés en Syrie.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]