Hélicoptères Caracal : Varsovie met une grosse pression sur Airbus Helicopters

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Quand il était dans l’opposition, le parti Droit et Justice (PiS) dénonça la décision du gouvernement alors en place d’acquérir 50 hélicoptères H225M Caracal auprès d’Airbus Helicopters pour une peu plus de 3 milliards de dollars, au motif que cela porterait atteinte à l’industrie polonaise.

En effet, les deux autres appareils en lice – le S-70 Black Hawk et l’AW-149 – auraient pu être assemblés en Pologne par PZL Mielec et PZL-Swidnik, les filiales respectives de l’américain Sikorsky et de l’italo-britannique AgustaWestland.

Si les forces armées polonaises ont assuré que le Caracal répondaient parfaitement à leurs besoins à l’issue d’évaluations rondement menées, le contrat d’achat n’a pas pu être signé avant les dernières élections législatives. Et comme elles ont été remportées par le PiS, la commande attendue par Airbus Helicopters est désormais menacée.

Cependant, les négociations entre Varsovie et l’industriel se poursuivent. Mi-janvier, à l’occasion d’une conférence internationale sur la modernisation de la flotte d’hélicoptères des forces polonaises, le Pdg d’Airbus Helicopters, Guillaume Faury, a même souligné la « bonne convergence » des intérêts de son groupe avec ceux de Varsovie.

Pour rappel, Airbus Helicopters a l’intention d’installer à Lodz une chaîne d’assemblage des Caracal destinés non seulement aux forces polonaises mais aussi à l’exportation. En outre, en février 2015, l’industriel a inauguré, dans la même ville, un centre de recherche.

Mais, visiblement, cela est loin d’être encore suffisant pour le gouvernement polonais, qui souffle le chaud et le froid sur ce dossier. Ainsi, dans un entretien accordé au quotidien Rzeczpospolita, le vice-ministre de la Défense, Bartosz Kownacki, a laissé entendre que l’appel d’offres concernant les hélicoptères serait… annulé.

« Je ne peux pas dire que la conclusion définitive des négociations en cours sera négative mais, au vu de l’ampleur des

divergences, il est très probable qu’un accord ne sera pas conclu », a en effet affirmé M. Kownacki. « Nous ne sommes pas allergiques aux Français mais au fait de ne pas utiliser la capacité de l’industrie polonaise », a-t-il poursuivi. « Nous devons faire avancer autant que possible la partie française pour que ce contrat nous soit profitable », a-t-il encore ajouté.

Comme le contrat polonais est important pour la stratégie d’Airbus Helicopters, il est de bonne guerre de chercher à en obtenir le maximum. D’autant plus que le constructeur doit faire face à une baisse des commandes, notamment en raison de la baisse du baril du pétrole, la demande en hélicoptères par les entreprises du secteur pétrolier étant en chute libre (deux commandes de H-225 en 2015 contre 32 en 2014).

« Les discussions sur les compensations industrielles sont en cours, laissons-les aller à leur terme », a réagi un porte-parole d’Airbus Helicopters, au sujet du contrat des Caracal en Pologne. Il reste peu de temps avant de conclure : les négociations doivent se terminer d’ici le 10 février.

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