La cession d’une dizaine de Mirage 2000-9 à l’Irak par les Émirats arabes unis se précise

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Avant de signer un contrat portant sur l’achat de 60 avions Rafale, les Émirats arabes unis souhaitent d’abord se séparer des Mirage 2000-9 acquis auprès de la France à la fin des années 1990. Depuis que les négociations – souvent mouvementées –  ont commencé entre Abou Dhabi et Paris, une piste revient régulièrement sur le tapis : celle de l’Irak.

Cette option a été avancée pour la première fois en 2011. Il était alors question d’une reprise, par la France, de 60 Mirage 2000-9 émiratis pour environ 1,5 milliards d’euros. À charge ensuite pour la partie française de trouver un repreneur. À l’époque, l’Irak faisait figure de candidat potentiel, pour une vingtaine d’appareils.

Les choses en restèrent là jusqu’en décembre 2014, avec la proposition faite par les Émirats arabes unis au gouvernement irakien concernant la livraison d’une dizaine de Mirage 2000-9, au titre de leur contribution à la sécurité de l’Irak, en particulier celle des zones situées près d’Erbil (Kurdistan) où ils disposent d’importants intérêts stratégiques, à savoir des investissements dans le pétrole et le gaz.

Seulement, aucun Mirage 2000-9 n’a depuis été livré aux forces aériennes irakiennes, alors que les premiers exemplaires aurait dû l’être, selon une source émiratie, en mars 2015. D’après Defense News, la France aurait bloqué cette affaire.

Mais la récente visite de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, à Abu Dhabi, va peut-être de lever quelques freins. « Je suis toujours prudent, mais les choses se présentent positivement », a-t-il ainsi commenté à propos des négociations portant sur la commande éventuelle de 60 Rafale.

En tout cas, la cession à l’Irak de quelques Mirage 2000-9 émiratis semble se préciser et des discussions entre Bagdad et Abou Dhabi sont toujours en cours.

D’après une source « proche du dossier » citée par Defense News, les Émirats auraient souhaité que les appareils soient basés au Kurdistan. Et, comme l’on pouvait s’y attendre, Bagdad a refusé une telle option. « Le gouvernement irakien nous a assuré que les territoires kurdes seront protégés et nous attendons maintenant la décision française », a-t-elle assuré.

Directeur de l’Iraqi Group for Strategic Studies, Wathaq al-Hashimi, a précisé que les autorités irakiennes ont l’intention de déployer les Mirage 2000-9 sur la base aérienne de Balad, à une soixantaine de kilomètres au nord de Bagdad.

Cependant, il reste plusieurs questions en suspens (et elles expliquent sans doute les réticences françaises). En premier lieu, il y aura celle de la formation des pilotes irakiens sur Mirage 2000-9. Ensuite, il faudra voir comment pourra être assuré le maintien en condition opérationnelle (MCO) ainsi que son financement. Enfin, il faudra également armer ces appareils.

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