En 2015, le montant des exportations françaises d’armements a atteint 16 milliards d’euros

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Non, l’annulation de la vente des deux Bâtiment de projection et de commandement (BPC) destinés à la Russie n’a aucunement porté atteinte à la signature de la France sur le marché international de l’armement. Certains responsables politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, l’avaient pourtant assuré… Mais la seule crédibilité qui a été affectée dans cette affaire est bien la leur (ce qui dénote, au passage, une méconnaissance des affaires militaires, ce qui est sans doute le plus inquiétant).

Car en effet, selon l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, le niveau des commandes d’équipements militaires français a atteint, en 2015, le niveau record de 16 milliards d’euros. Soit deux fois plus que par rapport à l’année précédente, qui était déjà considérée comme un très bon cru pour l’industrie française de l’armement.

Bien évidemment, la vente de 48 avions Rafale (24 à l’Égypte et 24 au Qatar) a pesé lourd dans la balance. En outre, le Moyen-Orient représente plus de 75% des prises de commande. Cependant, l’industrie française de l’armement terrestre a semblé marquer le pas l’an dernier. L’on aura plus de détails lors du rapport sur les ventes d’armes présenté chaque année au Parlement.

Cette excellente performance, qui peut-être placer la France au second rang des exportateurs d’équipements militaires, derrière les États-Unis, s’explique par au moins trois raisons : les crises et les tensions dans le monde sont plus nombreuses, ce qui contraint les pays menacés à augmenter leur effort de défense, les matériels français sont de qualité et « combat proven », c’est à dire que leur efficacité a été démontrée en opérations, et, sans doute le plus important, l’approche consistant à considérer les prospects non pas comme des clients mais comme des partenaires, en établissant un dialogue politique dans un climat de confiance mutuelle. Aussi, on vend à des pays « alliés », ou, du moins, qui partagent une même vision stratégique.

Pour cette année, deux contrats importants au sujet du Rafale devraient permettre de maintenir les exportations françaises à ce niveau, à savoir celui négocié avec l’Inde pour la livraison de 36 appareils ainsi que celui en discussion, depuis des années, avec les Émirats arabes unis, pour la fourniture, de 60 exemplaires. « Je suis toujours prudent mais les choses se présentent positivement », a dit, à ce sujet, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, à l’issue d’une rencontre avec le prince héritier cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, le 18 janvier.

En 2013, les exportations de matériels militaires ont généré 40.000 emplois, non délocalisables et, pour la plupart, hautement qualifiés.

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