Les forces spéciales françaises interviennent contre les assaillants de l’hôtel Splendid à Ouagadougou

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Le mode opératoire rappelle celui de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu, à Bamako, le 20 novembre dernier. En effet, des hommes armés ont attaqué, le 15 janvier, aux environs de 20H30, le Splendid Hotel, fréquenté par une clientèle occidentale et situé dans le centre de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

L’attaque a commencé par l’explosion, apparemment, de deux véhicules garés devant cet établissement qui compte 147 chambres. Par la suite, une fusillade a éclaté à l’intérieur du Splendid Hotel, où des assaillants (3 ou 4), arrivés à bord de 4×4, se sont retranchés avec des otages.

Aux environ de 1h30, les forces spéciales burkinabé, appuyées par leurs homologues françaises installées dans la banlieue de Ouagadougou dans le cadre de l’opération Barkhane/Sabre, ont donné l’aussaut pour déloger les terroristes.

Les États-Unis, qui comptent 75 militaires au Burkina Faso, ont indiqué avoir apporté un soutien aux forces françaises autour du Splendid Hotel.

« L’assaut a commencé. Les différentes composantes des forces armées et de sécurité se sont réparti les missions », a indiqué Gilles Thibault, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, via Twitter.

Le président Hollande, qui a condamné cette attaque, la qualifiant de « lâche » et d' »odieuse », a également confirmé l’appui des forces spéciales françaises.

Cette intervention a pris fin avec la mort de 3 assaillants, la libération de 126 otages, dont le ministre du Travail burkinabé, Clément Sawadogo et la prise en charge de 33 blessés. Et, selon un bilan encore provisoire donné par une source hospitalière, il y aurait au moins une « vingtaine » de tués.

Situé en face du Splendid Hotel, le café-restaurant « Cappuccino » a également été ciblé. D’après le ministre burkinabé de l’Intérieur, Simon Compaoré, les sapeurs-pompiers ont compté une « dizaine de cadavres » sur la terrasse de cet établissement. En outre, il a indiqué qu’un autre assaut avait été lancé pour déloger des terroristes de l’hôtel Ybi, dans le même quartier.

Mais un bilan plus lourd est à craindre. « C’est horrible, les gens étaient couchés et il y avait du sang partout. Ils tiraient sur les gens à bout portant », a témoigné Yannick Sawadogo, un des rescapés de l’hôtel, auprès de l’AFP. « On les entendait parler et ils marchaient autour des gens et tiraient encore sur des personnes qui n’étaient pas mortes. Et quand ils sont sortis, ils ont mis le feu », a-t-il ajouté.

Cette attaque a immédiatement été revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Comme pour l’hôtel Radisson Blu de Bamako (20 tués dont 14 ressortissants étrangers), elle a été menée par des membres du groupe jihadiste al-Mourabitoune, dirigé par l’algérien Mokhtar Belmokhtar. En novembre, ces deux organisations terroristes avaient annoncé leur rapprochement.

« Des frères du bataillon Al-Mourabitoune ont fait irruption dans un restaurant des plus grands hôtels de la capitale du Burkina Faso, et sont maintenant retranchés et les combats continuent avec les ennemis de la religion », a en effet savoir AQMI, dans un communiqué diffusé via la messagerie Telegram.

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