Le Lance-roquettes unitaire bientôt mis en oeuvre par les Bâtiments de projection et de commandement?

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Il y a dix ans, il était envisagé de doter les frégates multimissions (FREMM) d’un système pouvant tirer des roquettes guidées à charge explosive (Guided Multiple Launch Rocket System ou GMLRS) afin d’accroître leur puissance de feu dans le cas d’une action vers la terre (AVT). Finalement, il n’en fut rien…

Mais les idées ne se perdent que très rarement. Ainsi, en septembre dernier, et selon un avis d’attribution de marché, l’on apprenait qu’un contrat d’un montant de 333.330 euros avait été confié par la Direction générale de l’armement (DGA) à Airbus Defence & Space pour étudier la possibilité d’adapter la conduite de tir d’un Lance-roquettes unitaire (LRU) sur un Bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la Marine nationale.

Développé à partir d’un châssis chenillé de type Bradley M270, le LRU a été qualifié par la DGA en mai 2014. Commandé à 13 exemplaires, il équipe le 1er Régiment d’Artillerie. Ce système est capable de tirer des roquettes guidées jusqu’à 70 km de distance, avec une très grande précision et un angle d’impact permettant de conduire des opérations en milieu urbain ou sur des terrains « entravés ».

En outre, dans le cas d’une opération amphibie, et selon le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d’expérimentations (PIA 3.2.4.1 DLOC), l’appui feu naval peut être fourni par les canons de 76 et de 100 mm des navires de la Marine nationale, à la conditions que leurs objectifs soient « adaptés aux caractéristiques des munitions employées », voire par des missiles de croisière navals (MdCN), « dans le cadre du ciblage d’objectif à haute valeur ajoutée sur ordre. »

Aussi, un LRU installé à bord d’un BPC peut constituer un très bon compromis entre l’artillerie navale (qui n’utilise pas d’obus guidés) et le missile de croisière car sa portée est relativement importante et que sa précision a une marge d’erreur de moins de 5 mètres. Restait à voir si cela était possible, sachant qu’il est plus aisé de mettre en oeuvre un tel système sur terre qu’à bord d’un navire, dont la stabilité dépend de l’état de la mer.

Or, selon nos informations, Airbus DS vient de finaliser l’étude demandée par la DGA et réalisée avec le concours de Sagem et de Krauss-Maffei Wegmann (KMW). Il s’est ainsi agi d’examiner le fonctionnement de la conduite de tir EFCS (European Fire Control System) du système LRU selon les différents états de la mer.

Cette étude, après avoir comparé plusieurs solutions possibles,  a conclu à la faisabilité de mettre en oeuvre  un LRU depuis BPC, sans qu’il n’y ait besoin de modification matérielle majeure. L’industriel a ainsi proposé une feuille de route pour une démonstration à venir.

Photo : (c) Airbus Defence & Space

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