Sangaris : Deux légionnaires mis à l’honneur

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Le 5 décembre 2013, les forces armées françaises sont intervenues en Centrafrique dans un contexte très difficile, avec des tensions intercommunautaires alors encouragées par l’ex-coalition rebelle de la Séléka et les milices anti-balaka, dont certaines composantes étaient très probablement manipulées par le clan de l’ex-président François Bozizé, lequel voulait alors reprendre le pouvoir qu’il avait perdu quelques mois plus tôt.

Il n’est pas question de revenir sur les débats ayant porté sur les conditions du lancement de l’opération Sangaris. Mais, le résultat est là : deux ans plus tard, avec le déploiement d’une mission des Nations unies (Minusca), un processus de normalisation politique a été enclenché et, visiblement, il est sur la bonne voie. En effet, 71% des électeurs centrafricains ont pu voter lors du  premier tour des élections présidentielles et législatives, organisé le 30 décembre dernier.

Cependant, il reste encore des problèmes à régler et des violences peuvent encore subitement éclater, comme cela a été le cas il y a deux semaines, dans le quartier musulman PK5 de Bangui, lors du référendum portant sur la nouvelle Constitution du pays. En outre, certaines zones restent fragiles et certains acteurs n’ont pas renoncé à leurs ambitions, quitte à avoir recours à la force.

Cette évolution a été en grande partie rendue possible par l’action de la Force Sangaris, souvent prise entre deux feux par les belligérants. Et on ne soulignera jamais assez que cette opération en Centrafrique aura été éprouvante, tant physiquement que moralement, pour les militaires français, qui ont été souvent mis dans des situations très délicates, comme celles récemment vécues par deux légionnaires du 2e Régiment Étranger d’Infanterie (REI).

Fin septembre 2015. À cette époque, Bangui connaît une brusque accès de violence comme il en arrive parfois quand l’une ou l’autre des factions rivales cherche à faire dérailler le processus de transition politique. Des affrontements apparemment intercommunautaires éclatent, des barricades sont érigées sur les principaux axes de la ville… Et l’on compte malheureusement de nombreuses victimes civiles.

C’est alors que le caporal Valentin L., dont l’unité avait été projetée à Bangui en juin, a fait preuve d’énormément de sang-froid et de discernément lorsqu’il s’est agi d’intervenir pour récupérer « un élément du groupement » encerclé par 600 personnes aux intentions fort peu amicales.

Ce légionnaire a dû effectuer plusieurs tirs de sommation pour repousser la foule et désengager ses camarades. Mais, au moment d’embarquer à bord de son véhicule blindé, il a été touché à l’épaule par un des tireurs dissimulés parmi les manifestants hostiles. Pour son action, ce caporal s’est vu remettre la croix de la valeur militaire par le général Pierre Gillet, commandant la 6e Brigade légère blindée… tout comme le légionnaire de 1re classe Danijel B..

Toujours lors des heurts ayant eu lieu à Bangui en septembre dernier, ce tireur au fusil mitrailleur a permis la neutralisation, avec l’armement d’un véhicule blindé, d’assaillants qui s’en prenaient aux Casques bleus de la MINUSCA, en ripostant « afin d’empêcher l’ennemi de rompre le contact ». Ce légionnaire s’est une nouvelle distingué quelques jours plus tard, lors de l’opération Pathica.

Après s’être infiltré, à pied, en direction de positions tenues par des éléments hostiles et repéré un « trinôme ennemi lourdement armé », il a ouvert le feu pour appuyer ses camarades par des « tirs de saturation avec un sang-froid remarquable », a indiqué l’armée de Terre.

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