L’US Marine Corps met en veilleuse le projet de « robot mule »

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Ces derniers temps, il a souvent été question de la « robotisation » du champ de bataille et en particulier des conséquences morales que peut avoir cette dernière. En juillet 2015, des spécialistes de l’intelligence artificielle, des chercheurs et des entrepreneurs ont signé une pétition en faveur de l’interdiction des « robots autonomes tueurs ».

Si les progrès en matière d’intelligence artificielle laissent entrevoir, d’ici quelques années, l’apparition de telles machines, d’autres problèmes devront être réglés. À commencer par celui du bruit émis par les robots.

Et pour le Marine Corps Warfighting Laboratory, cette limite ne peut pas être dépassée pour le moment. D’où la décision de mettre en veilleuse le programme de « mule robotique », menée en partenariat avec la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone, et Boston Dynamics.

Pourtant, l’idée de développer un robot capable de transporter des charges lourdes sur des terrains accidentés – en l’occurrence le LS3, pour Legged Squand Support Systems – était pleine de promesses, avec une capacité de suivre des soldats en étant autonomie ou bien encore de répondre à des commandes vocales basiques.

Seulement, les essais menés en conditions réelles, notamment lors de l’exercice Rim of the Pacific (RIMPAC), en 2014, ont mis en évidence les limites de cette machine en situation de combat. La principale est donc son bruit de tondeuse à gazon : quand la discrétion est recherchée, surtout en zone hostile, cela pose évidemment un très gros problème. Et ce dernier n’a pas pu être fixé de manière satisfaisante.

Cela étant, Boston Dynamics a travaillé sur un moteur électrique qui aurait remédié à ce problème de bruit. Seulement, le prototype « Spot », aux capacités plus réduites (18 kg de charge contre 180 kg pour le LS3) n’a pas le même intérêt. Sans doute pourrait-il être utilisé pour faire de la reconnaissance. Et encore…

« Nous avons tendance à jouer avec des choses qui sont fantaisistes et étrange », a confié, à Military.com, Kyle Olson, le porte-parole du Warfighting Lab. « Nous avons beaucoup appris [du LS3] et nous avons encore à en apprendre », a-t-il ajouté.

Pour autant, les recherches, même quand elles ont été mises en veilleuse, ne sont jamais totalement perdues : pour son projet de drone MALE destiné à équiper frégates et destroyers de la marine américaine, la Darpa a misé un engin reprenant le concept du Convair XFY Pogo, abandonné en 1955.

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