Disparition d’une figure de la Résistance et de la Gendarmerie

Doyen des généraux de la Gendarmerie nationale, le général Charles Morel s’est éteint le 30 décembre 2015 à l’hôpital de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), alors qu’il avait de 99 ans.

Né le 26 juin 1916 à Boulogne, Charles Morel est sous-lieutenant quand le Seconde Guerre Mondiale éclate. En 1942, il est affecté à la brigade de Saint-Marcellin (Isère), localité située au pied du massif du Vercors, qui deviendra un haut-lieu de la Résistance.

Ayant établi des liens avec les résistants locaux, il communique à ces derniers des renseignements sur les mouvements des troupes allemandes. Puis, en juillet 1944, le jeune lieutenant prend le maquis avec une quarantaine de gendarmes (dont 5 seront fusillés par l’occupant).

Il devient alors l’adjoint du commandant Marcel Mariotte, chef du Maquis de Chambarand, lequel prendra part, en septembre, à la libération de Lyon, avant de renforcer le Bataillon de Marche n°4 de la 1ère Division française libre (DFL). Là, Charles Morel est promu capitaine puis est nommé à la tête de la 2e compagnie.

Après de violents combats dans les Vosges, le BM n°4 prend part aux opérations visant à réduire la poche de Colmar, en Alsace. Le 25 janvier, la 2e compagnie du capitaine Charles Morel atteint les objectifs qui lui avaient été fixés lors de l’attaque sur le bois d’Ohnenheim. Mais, dans la nuit, alors que le thermomètre affiche -20°C, elle est contrainte de se replier alors qu’elle est sous le feu de 3 compagnies allemandes. Ses effectifs sont décimés : 33 soldats français y ont laissé la vie.

À la Libération, le capitaine Charles Morel est nommé à la tête de la compagnie de Grenoble avant de rejoindre la Direction de la gendarmerie nationale jusqu’en 1962, année où il est affecté en Algérie, au moment des Accords d’Évian, pour prendre le commandement de la Légion de gendarmerie d’Alger.

Par la suite, il sera successivement nommé à la tête du groupement de Saône-et-Loire, de la circonscription de Bourgogne à Dijon, puis de la région de gendarmerie de Metz, où il terminera sa carrière avec les étoiles de général de division.

Le général Charles Morel était notamment titulaire de la Croix de guere, de la médaille de la Résistance. Il s’était vu remettre les insignes de Grand officier de la Légion d’honneur par le président Chirac en 2001.

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