Voici à quoi devrait ressembler le futur drone MALE de la marine américaine
Il y a quelques jours, Northrop Grumman a obtenu un contrat de pour développer un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) pouvant être mis en oeuvre depuis un destroyer, voire une frégate. Et cela, dans le cadre du programme TERN (Tactically Exploited Reconnaissance Node), mené conjointement par la Darpa, l’agence de recherche du Pentagone, et l’Office of Naval Research (ONR).
Au début du mois, la presse spécialisée américaine a indiqué, sur la base de confidences faites par un responsable de Northrop Grumman, que ce futur drone MALE aurait des points communs avec le Lockheed XFV-1, un prototype développé dans les années 1950 pour les besoins de l’US Navy.
Finalement, à en juger par un dessin diffusé par le site de la Darpa, ce drone devrait davantage ressembler au Convair XFY-1 Pogo [voir photo en fin d’article], développé en même temps que le Lockheed XFV-1.
En fait, ce projet de développer un drone MALE reprend un concept que la marine américaine avait élaboré à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. À l’époque, cette dernière envisageait de doter ses destroyers d’intercepteurs pouvant décoller et atterrir verticalement afin de défendre un groupe naval contre des bombardiers ou des bâtiments ennemis. D’où la mise au point du Convair XFY-1, du Lockheed XFV-1 et du Ryan X-13 Vertijet.
Ces trois appareils, qui entrent dans la catégorie des « Tail-Sitter », ont été plus ou moins inspirés par le projet allemand d’avion de type ADAV (aéronef à décollage et atterrissage vertical) appelé Triebflügel, imaginé par Focke-Wulf.
Quoi qu’il en soit, la marine américaine abandonna son projet en 1955. Et cela, malgré les performances du Convair XFY-1 Pogo. Capable de voler jusqu’à 1.000 km/h, il avait l’inconvénient d’être propulsé par un moteur à hélices… alors que la Navy voulait un appareil à réaction.
En outre, un Tail-Sitter n’est pas non plus l’avion le plus pratique qui soit. À bord d’un navire où la place est limitée, l’accès au moteur et au poste de pilotage demandait des aménagements spéciaux. En outre, il fallait des pilotes très expérimentés pour se frotter à ce type d’appareil. Enfin, la solution la plus simple était alors de recourir aux hélicoptères.
Mais, avec les progrès technologiques effectués en près de 60 ans, la formule du Tail-sitter est redevenue attractive. Le programme « TERN est un excellent exemple de la façon dont les nouvelles technologies et la pensée novatrice peuvent mettre à portée de main des capacités longtemps recherchées », a fait valoir Dan Patt, un responsable de la Darpa.
Pouvoir embarqué un drone MALE à bord d’une frégate permettrait à cette dernière de disposer de moyens accrus en matière de renseignement, de reconnaissance et de surveillance ainsi qu’une capacité de frappe à longue distance.
Pour le moment, il n’est question que de mettre au point un démonstrateur. Mais « en cas de succès, TERN pourrait ouvrir de nouvelles capacités de combat pour les petites plate-formes de surface de la marine et les opérations aériennes expéditionnaires de l’US Marine Corps », a aussi estimé Dan Patt.