Une résolution du Conseil de sécurité soutient le futur gouvernement libyen d’union nationale

C’est un pas important qui a été franchi le 23 décembre au soir. En effet, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, à l’unanimité, la résolution 2259, qui, soumise par l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, soutient la formation d’un future gouvernement d’union nationale en Libye, dans le cadre de l’accord politique signé la semaine passée à Skhirat (Maroc).

Pour rappel, la Libye compte deux gouvernements : l’un, soutenu par la milice Fajr Libya, installé à Tripoli et l’autre, reconnu par la communauté internationale, replié à Tobrouk.

Cette situation fait que les groupes jihadistes, affiliés à l’État islamique (EI ou Daesh) ou à al-Qaïda, affirment chaque jour davantage leur présence en Libye. Et cela risque de déstabiliser non seulement les pays voisins mais aussi la bande sahélo-saharienne (BSS). En outre, elle favorise aussi le phénomène des migrants, qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre le continent européen depuis les côtés libyennes.

Le « Conseil a donné un signe fort de son engagement en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale » de la Libye, a estimé M. Rycroft. Mais, a-t-il ajouté, « ce n’est que le début d’un processus ».

Toutefois, il s’agit d’aller aussi vite que possible. La résolution salue ainsi la « formation du Conseil présidentiel » libyen et l’appelle à former un « gouvernement d’entente nationale » dans un délai de 30 jours. Seulement, ce ne sera pas une mince affaire étant donné que, dans chacune des deux factions rivales, certains n’acceptent pas l’accord de Skhirat.

En outre, la résolution « exhorte » les États membres à « soutenir activement le nouveau Gouvernement, sur sa demande, dans ses efforts pour défaire Daesh, les groupes qui ont prêté allégeance à Daesh, Ansar Al Sharia et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida et opérant en Libye ».

En clair, cela ouvrira la voie à une possible intervention militaire ayant pour mission de soutenir les forces libyennes contre les groupes jihadistes.

L’Italie « est prête à assumer un rôle de guide pour la stabilisation de la Libye, si le nouveau gouvernement libyen le demande », a ainsi affirmé, en septembre, Matteo Renzi, le président du Conseil italien. D’autres pays, comme la France et le Royaume-Uni, pourraient également proposer un soutien militaire.

Enfin, la formation d’un gouvernement « d’entente nationale » permettrait à le passage à la phase 3 de l’opération navale européenne Sophia (ex-EUNAVFOR MED), lancée pour casser le modèle économique des passeurs de migrants. Il s’agirait ainsi  d’avoir le feu vert pour intervenir dans les eaux territoriales, voire sur le littoral libyens.

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