L’Otan appuie des forces afghanes en grande difficulté contre les insurgés dans le sud

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En 2010, un millier de Royal Marines britanniques étaient relevés par des soldats américains du l’US Marine Corps dans le district de Sangin, situé dans la province du Helmand (sud de l’Afghanistan).

À l’époque, ce district était considéré comme étant probablement « l’une des zones les plus dangereuses du monde », comme l’avait affirmé une officier des Royal Marines à un quotidien d’outre-Manche. Et de préciser : « Vous ne pouvez aller nulle part sans avoir un détecteur de métal devant vous ». Le fait est : entre 2006 et 2010, le contingent britannique y avait subi le tiers de ses pertes humaines en Afghanistan.

Outre les combattants du mouvement taleb, les troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, devaient aussi faire face aux chefs tribaux, hostiles à toute présence étrangère, mais aussi aux trafiquants de drogue. Et tout ce petit monde étant plus ou moins de mèche.

Cinq ans plus tard, et alors que l’Otan a mis un terme à ses opérations de combat et lancé la mission Resolute Support pour soutenir les forces armées afghanes désormais seules responsables de la sécurité de leur pays, le district de Sangin est convoité par les taliban, qui ont déjà mis la main sur plusieurs secteurs clés de la province du Helmand lors de leur offensive commencée au printemps dernier.

Ainsi, depuis quelques jours, dans ce district, qui est aussi un important carrefour commercial, les forces de sécurité afghanes sont encerclées et harcelées par les insurgés.

Selon des témoignages de civils ayant fui le district de Sangin, les taliban ne feraient pas de prisonniers : les soldats afghans qui ont le malheur de tomber entre leurs mains sont tués.

Il y a quelques jours, le vice-gouverneur de la province du Helmand, Mohammad Jan Rasoolyar, avait décrit une situation catastrophique, disant s’attendre à une prise de contrôle de cette région si rien n’était fait rapidement.

C’est donc dans ce contexte que des soldats britanniques (un « petit nombre », selon Londres) engagés dans l’opération Resolute Support sont arrivés dans le Helmand, précisément à Camp Shorabak, qui fut l’un des principales bases utilisées par la British Army jusqu’en 2014.

D’après les autorités britanniques, ce détachement n’a pas vocation à participer aux combats et a pour mission de « conseiller » les soldats afghans. Des militaires américains ont aussi été envoyés sur place pour y mener le même type de mission.

Cela « contribue à renforcer l’image d’une armée afghane incapable de repousser seule les insurgés, trois mois après la brève prise de la ville de Kunduz (nord) par les taliban », a expliqué, rapporte l’AFP, Omar Hamid, un analyste du cabinet londonien IHS.

En outre, le 23 décembre, l’aviation américaine a effectué deux raids contre les positions tenues par les taliban dans Sangin. « Ces bombardements visaient à éliminer une menace non spécifiée qui pesait contre les troupes américaines déployées en soutien à leurs homologues afghans », a expliqué le colonel américain Michael Lawhorn de l’Otan

Le mouvement taleb contrôle déjà plusieurs districts du Helmand, dont Nawzad, Musa Qala, Baghran, et Dishu. Celui de Sangin  pourrait donc être le prochain. D’autres sont aussi contestés, comme ceux de Nahr-i-Sarraj, Kajaki, Nad Ali, et Khanashin.

Photo : (c) Sergent Wes Calder RLC, Crown / MOD 2011

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