Les narcotrafiquants mexicains brouillent les drones des douanes américaines [MàJ]

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Au Mexique, les cartels de la drogue ont énormément de moyens, comme l’a montré l’évasion spectaculaire Joaquin « El Chapo » Guzman, le narcotrafiquant le plus puissant du pays.

Ce dernier, patron du cartel de Sinaloa, n’a eu qu’à emprunter un tunnel de plus d’un kilomètre de long creusé entre la cellule de la prison hautement sécurisé où il était détenu et une maison en construction. Autant dire qu’une telle entreprise ne se fait pas en claquant des doigts.

Ces cartels ont donc des moyens. Mais aussi beaucoup d’imagination pour envoyer leurs cargaisons de drogue aux États-Unis et déjouer ainsi la surveillance de la frontière par l’US Customs Border Protection Agency [CPB, douanes américaines, ndlr]. Il a été ainsi rapporté qu’ils utilisent des sous-marins, des planches de surf télécommandées et, plus classique, de tunnels.

Mais visiblement, certains ont trouvé une autre solution, pourtant difficile, au premier abord, à mettre en oeuvre : brouiller les drones utilisés par la CPB pour surveiller les mouvements à la frontière. Cette information a été donnée par Thimothy Bennett, un responsable du département de la sécurité intérieure (DHS) lors d’une intervention devant le Center for Strategic and International Studies.

Les narcotrafiquants « ont beaucoup d’argent qu’ils mettent dans des systèmes de brouillage et d’usurpation (‘spoofing’) des GPS des drones. Nous finançons des programmes pour contrer cette menace », a-t-il dit.

Du coup, le CPB ne peut plus avoir de renseignements fiables pour cartographier correctement les routes empruntées pour acheminer la drogue. « Nous ne pouvons pas obtenir les bonnes coordonnées de ces routes parce que nos systèmes sont usurpés. Il faut impérativement régler ce problème », a insisté M. Bennett.

Ce dernier n’a pas précisé le mode opératoire utilisé par les narcotrafiquants pour brouiller les drones du CPB et altérer ainsi leur capacité de géo-repérage.

Toutefois, ce ne serait pas la première fois que des drones seraient pris en défaut. Ainsi, en 2009, le Wall Street Journal avait rapporté que les insurgés chiites irakiens avaient réussi à intercepter les flux vidéos transmis par les MQ-1 Predator des forces américaines en utilisant des logiciels conçus pour pirater les émissions télévisées par satellite. Un programme de ce type pouvait être téléchargé, à l’époque, pour seulement 26 dollars.

Justement, outre des MQ-1 Predator, le CPB dispose aussi de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper, d’habitude utilisés à des fins militaires. Seulement, le coût de l’heure de vol de ses appareils a explosé par rapport aux estimations initiales, passant de 2.468 dollars à 12.225 dollars. Résultat : de larges portions du territoires ne sont plus surveillées et le recours à ces engins n’a permis que seulement 2% des arrestations de trafiquants.

 

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