Selon le président Hollande, le trafic de pétrole de Daesh a été « largement réduit »

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L’un des objectifs affichés par la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis (mais aussi par les forces russes) est de réduire le financement de l’organisation jihadiste en frappant ses réseaux de contrebande par lesquels elle écoule la production des sites pétroliers qu’elle contrôle en Syrie et en Irak.

C’est ainsi que l’opération Tidal Wave II a été lancée en octobre dernier, après un changement des règles d’engagement. Car, en la matière, il n’est pas question de faire n’importe quoi en bombardant le premier camion citerne repéré.

En premier lieu, à partir du moment où les conducteurs des camions n’appartiennent pas nécessairement à Daesh et que ce ne sont pas des militaires, les bombarder aurait pu être considéré comme un crime de guerre. C’est la raison pour laquelle la coalition largue des tracts avant de frapper les convois.

S’en prendre aux revenus pétroliers de Daesh n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, comme le soulignait le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale. « Pour des raisons écologiques et éthiques, il n’est pas question de bombarder n’importe quoi n’importe comment. En outre, il ne faut pas détruire l’infrastructure du pays – ce qui nous a coûté cher dans d’autres situations », avait-il expliqué aux députés.

La nécessité de maintenir les infrastructures a une autre raison : les frapper priverait d’électricité la population civile habitant les régions contrôlées par Daesh. Et cela serait contre-productif dans la mesure où ça pourrait éventuellement servir à la propagande de l’organisation jihadiste.

Quoi qu’il en soit, les opérations menées par la coalition ont produit leur effet. « Nous avons maintenant la certitude que le trafic pétrolier dont Daesh pouvait à un moment être bénéficiaire s’est largement réduit », a en effet affirmé, ce 18 décembre, le président Hollande, lors d’une conférence de presse donnée à l’issue d’un Conseil européen.

« Nous asséchons les ressources financières de ce groupe terroriste par les frappes » menées notamment par les aviations française et américaine, a encore assuré le locataire de l’Élysée. « Il s’agit de veiller à ce que les trafics que Daech peut organiser, trafics de pétrole et d’oeuvres d’art, puissent être annihilés », a-t-il insisté.

Par ailleurs, et cela répondra aux commentaires sur le manque présumé de munitions, l’aviation française a effectué, entre le 9 et le 16 décembre, 54 sorties aériennes au-dessus des territoires contrôlés par Daesh en Irak et en Syrie. Au total, 11 frappes ont été effectuées en appui des forces irakiennes dans la région de Mossoul (Close Air Support) et 7 autres ont été réalisées dans les secteur de Tall Afar, Sinjar , Falloujah et Ramadi. En tout, 22 positions jihadistes ont été détruites.

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