Nucléaire iranien : L’Agence internationale de l’énergie atomique ouvre la voie à l’application de l’accord de Vienne

Une semaine après avoir rendu public son rapport sur la dimension militaire du programme nucléaire iranien, l’Agence internationale internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté, à la majorité des 35 pays membres de son exécutif, une résolution dans laquelle elle a pris acte qu’elle a pu mener à bien ses investigations « selon le calendrier convenu » et que cela « met fin à l’examen de ce sujet ».

En clair, l’enquête sur la portée militaire des activités nucléaires iraniennes est désormais close, ce qui ouvre la voie à la mise en oeuvre des mesures prévues par l’accord de Vienne, conclu le 14 juillet dernier entre le groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne) et l’Iran.

La décision de l’AIEA a immédiatement été saluée par Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères. Son homologue américain, John Kerry a toutefois rappelé que l’Iran restera encore « sous étroite surveillance » dans la mesure où l’accord de Vienne « interdit la reprise d’activités liées aux armes nucléaires et fournit des outils complets pour décourager et détecter toute reprise de travaux sur l’arme nucléaires. »

« Ce dossier a une histoire longue et complexe, et l’héritage de méfiance entre l’Iran et la communauté internationale » reste à surmonter, a commenté Yukiya Amano, le directeur général de l’AIEA.

Après l’adoption de cette résolution, l’Iran va s’attacher à mettre en oeuvre rapidement les mesures préliminaires prévues par l’accord de Vienne, c’est à dire modifier son réacteur à eau lourd d’Arak, se séparer de son stock d’uranium enrichi et faire passer le nombre de ses centrifugeuses de 19.000 à 6.104 (les plus anciennes seront conservées).

Dans son rapport rendu le 2 décembre, l’AIEA a conclu que l’Iran avait bien mené des travaux dans l’intention de se doter de l’arme nucléaire mais avant… 2003. Et les enquêteurs n’auraient relevé aucune indication « crédible » pouvant suggérer la poursuite de telles activités après 2009.

Quant à celles considérées comme suspectes et poursuivies après 2003, elles n’avaient « pas dépassé le stade d’études de faisabilité et scientifiques, et l’acquisition de certaines compétences et capacités techniques ».

Pourtant, en août 2013, l’AIEA n’était pas aussi catégorique, au point que la diplomatie française avait déploré « l’attitude de l’Iran à l’égard du respect de ses obligations internationales » et dénoncé ses « activités d’enrichissement de l’uranium », avec notamment l’accroissement de ses capacités grâce à la recherche et développement, et de celles liées à l’eau lourde. » En outre, l’on peut s’interroger sur la portée de la cyberattaque, via le virus Stuxnet, ayant visé le programme iranien ou bien encore sur les assassinats ciblés de ses chercheurs…

Cela étant, Israël est vent debout contre la résolution de l’AIEA. « Depuis plus d’une décennie, l’Iran n’a pas coopéré et a trompé (la communauté internationale). De sérieux doutes demeurent et des questions restent en suspens sur le programme iranien », a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères.  « L’Iran doit encore coopérer pleinement avec l’AIEA pour (…) que soit vérifiée la nature pacifique de son programme nucléaire », a-t-il ajouté.

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