Le destroyer britannique HMS Defender a rejoint l’escorte du porte-avions Charles de Gaulle

D

Avec une Marine nationale en dépassement de son contrat opérationnel, comme ne manque jamais de le souligner son chef d’état-major, l’amiral Bernard Rogel, l’apport de moyens navals européens pour escorter le porte-avions Charles de Gaulle, de retour dans le Golfe arabo-persique (GAP) au titre des opérations contre Daesh, est quand même bienvenu.

Du coup, le groupe aéronaval prend les allures d’une force navale européenne, avec, jusqu’à présent, la présence en son sein de la frégate belge Leopold Ier et de la frégate allemande Augsburg.

Un troisième navire européen vient de se joindre à l’escorte du porte-avions français. Comme annoncé le 18 novembre dernier, u titre de la clause d’aide et d’assistance mutuelle prévu par l’article 42.7 du traité de l’Union européenne invoqué par la France après les attentats de Paris, le destroyer de type 45 HMS Defender vient de rallier le groupe aéronaval dans le GAP.

Le HMS Defender, récemment mis en service par la Royal Navy, est issue du programme des frégates de défense aérienne (FDA) Horizon. Initialement, ce projet associait la France, le Royaume-Uni puis, l’Italie.

Lancé au début des années 1990, il devait aboutir à la construction d’une vingtaine de navires (dont 12 pour les Britanniques, 4 pour les Français et les Italiens). Seulement, en 1999, mettant en avant des coûts excessif, Londres décida de faire cavalier seul.

Cependant, les destroyers de type 45 (ou classe Daring), dont seulement 6 exemplaires ont été construits,  partagent le même système d’armes principal – le PAAMS pour Principal Anti Air Missile System – que les frégates Horizon françaises et italiennes, c’est à dire 32 missiles Aster 30 et 16 Aster 15, tirés depuis 6 lanceurs verticaux Sylver A50.

D’un déplacement de 7.500 tonnes pour une longueur de plus de 152 mètres, le HMS Defender est mis en oeuvre par un équipage de 190 marins. Outre le PAAMS (encore appelé Sea Viper), il est armé par 8 missiles antinavire Harpoon, 2 systèmes Phalanx, 2 canons  Oerlikon KCB de 30 mm, d’une tourelle de 114 mm et de quatre tubes lance-torpilles. Il peut aussi embarquer un hélicoptère  Lynx ou AgustaWestland EH101 Merlin.

« Cet engagement [du destroyer HMS Defender] est une marque de la confiance qui existe entre la France et la Grande-Bretagne traduite dans le renforcement de la coopération bilatérale initiée en 2010 avec la signature du traité de Lancaster House. Il est une étape supplémentaire vers la capacité recherchée à terme de pouvoir déployer à terme, d’un groupe aéronaval conjoint », a souligné l’État-major des armées.

Au total, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions français compte 8 navires et 3.000 marins de 4 nationalités différentes.

Outre les frégates Augsburg et Leopold Ier, le GAN est donc accompagné par le HMS Defender, la FDA Chevalier Paul, la FASM La Motte-Picquet, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne et un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA).

En mission dans le Golfe arabo-persique depuis août, la frégate anti-aérienne Cassard a mis le cap vers Toulon dès l’arrivé du groupe aéronaval. Intégré la Task Force 150, ce navire a notamment escorté le porte-avions américain USS Theodore Roosevel et pris part au contrôle des avions de combat de la coalition engagés en Irak et en Syrie.

Par ailleurs, le 26 novembre, la frégate légère furtive Courbet a rejoint l’opération Chammal en Méditerranée orientale pendant que la FDA Forbin était intégrée au groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Harry S. Truman (CSG-8) pendant quelques jours.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]