Prétendument agressé par un homme se revendiquant de Daesh, un instituteur avoue avoir menti [MàJ]
Dans le dernier numéro de Dar al-Islam, sa revue de propagande destinée aux francophones, Daesh (État islamique ou EI) avait clairement menacé les écoles françaises, accusées de « faire partager les valeurs de la République », à commencer par celle de la laïcité, et appelé à « combattre et tuer » les enseignants, qualifiés de « corrupteurs en guerre ouverte contre la famille musulmane ».
Aussi, ce 14 décembre, à Aubervilliers, peu avant l’ouverte des classes, quand un instituteur affirme avoir été agressé par un homme en tenue de peintre, cagoulé, portant des gants et des chaussures militaire de type « rangers » armé d’un lame coupante de type cutter, on le prend très au sérieux. D’autant plus quand il affirme que son agresseur lui a lancé : « C’est Daesh, c’est un avertissement ».
D’ailleurs, une enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » a immédiatement été ouverte pour être confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris ainsi qu’à la section antiterroriste de la Brigade criminelle. Et un dispositif de recherche a été mis en place pour tenter de retrouver l’agesseur.
En outre, les réactions de responsables politiques et syndicaux n’ont pas manqué. L’agression présumée de cet instituteur d’une quarantaine d’années a même donné lieu à une visite dans les locaux de l’école de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation, qui dénoncé « un acte d’une grande gravité » et annoncé un renforcement de la sécurité de l’établissement.
Qui plus est, via les réseaux sociaux, Daesh s’est « félicité » de cette agression, sans toutefois la revendiquer. Et pour cause… En fin de journée, le parquet a indiqué que l’instituteur avait tout inventé après avoir reconnu s’être auto-mutilé.
Cela étant, le syndicat de police Alliance avait émis des doutes sur la version donnée par cet enseignant. « Cette méthode semble plutôt inhabituelle pour un groupe terroriste. Il n’est pas exclu que ce soit un individu totalement indépendant qui ne jouit pas de toutes ses facultés mentales », avait expliqué, à l’Express, Grégory Goupil, l’un de ses représentants.
Reste à voir pour quelles raisons cet instituteur a inventé cette histoire, en allant même jusqu’à se porter des coups. Et cela, un mois, presque jour pour jour, après les attentats de Paris…