Interception réussie pour le système antimissile israélien Arrow 3

Alors que les États-Unis cherchent à confirmer une information selon laquelle l’Iran aurait effectué, en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, un essai d’un missile balistique de moyenne portée (le second en l’espace de quelques semaines), Israël a procédé, avec un succès, à un nouveau test de son système antimissile Arrow-3.

« Une cible a été lancée et détectée par les radars, qui ont transmis ses coordonnées de localisation au système BMC (Battle Management Control). Le système BMC a analysé les données de localisation recueillies et a planifié l’interception (…) l’intercepteur Arrow-3 a été lancé avec succès (…) a suivi la trajectoire prévue et a détruit la cible hors de l’atmosphère comme c’était prévu », a ainsi indiqué, le 10 décembre, le ministère israélien de la Défense. « Les buts du test ont été atteints », s’est-il félicité.

Les deux premiers essais du système Arrow-3 ont été réalisés avec succès en février 2013 et en janvier 2014. Mais ils n’étaient que partiels étant donné qu’il consistèrent à valider les trajectoires du missile intercepteur.

Un troisième test devant valider les capacités d’interception exo-atmosphérique du système Arrow-3 n’avait pas été concluant. Réalisé en décembre 2014, les responsables israéliens expliquèrent que les « conditions n’avaient pas permis un lancement effectif du missile intercepteur ».

Développé conjointement par Israël Aerospace Industries (IAI) et le groupe aéméricain Boeing, le système Arrow-3 fonctionne avec un radar « Super Green Pine », un centre de contrôle et un missile intercepteur doté d’un « kill vehicule », c’est à dire un projectile cinétique destiné à détruire des engins hostiles pouvant évoluer à plus de 100 km d’altitude.

Comme l’explique le ministère israélien de la Défense, le système Arrow-3 est « un élément essentiel du système de défense à plusieurs couches d’Israël et en constitue le niveau le plus élevé ».

En effet, la défense antimissile israélienne est « multicouches ». Cette dernière s’appuie, outre l’Arrow-3 sur les systèmes Iron Dome (Dôme de Fer), chargé d’intercepter roquette et obus de mortier, « Fronde de David », pour les roquettes de moyenne à longue portée et les missiles de croisière, et Arrow-2 pour les missiles balistiques en phase ascendante.

L’accord sur le nucléaire iranien, conclu à Vienne, en juillet, ne remet évidemment pas en cause le programme antimissile israélien. D’une part parce qu’il suscite un grand scepticisme chez les responsables de l’État hébreu et que, d’autre part, il n’écarte pas la menace d’une salve de missiles balistiques que Téhéran pourrait envoyer.

D’ailleurs, dans une relative discrétion, et alors que tout le monde, ou presque, se félicitait de l’accord de Vienne, le Pentagone a relancé, l’été dernier, le programme MKV (Multiple Kill Vehicle), pourtant annulé en 2009. En août, Boeing s’est en effet vu confier un contrat de près de 10 millions de dollars pour mettre au point un concept devant permettre de détruire plusieurs cibles au cours d’une même interception.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]