Un sous-marin russe a lancé des missiles Kalibr-PL contre des cibles en Syrie
Pour la première fois depuis l’engagement militaire de Moscou en Syrie, les forces russes ont frappé des cibles avec des missiles de croisère tirés depuis un sous-marin déployé en Méditerranée orientale. L’annonce a été faite par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, le 8 décembre.
« Nous avons utilisé des missiles de croisière Kalibr du ‘Rostov-sur-le-Don’ depuis la Méditerranée », a-t-il en effet affirmé. Selon lui, « deux places fortes terroristes » situées près de Raqqa, fief de l’État islamique (EI ou Daesh), ont été visées.
« Toutes les cibles ont été détruites », a affimé M. Choïgou, en précisant qu’il s’agissait de « dépôts de munitions, d’infrastructures pétrolières et d’une fabrique de mines ». Et de se féliciter de « l’efficacité » du missile Kalibr « sur les longues distances ».
Le sous-marin Rostov-sur-Don est affecté à la flotte russe de la Mer noire depuis 2014. À propulsion diesel-électrique, il appartient à la classe Kilo (projet 636.3 Varchavianka). Il est mis en oeuvre par un équipage d’une cinquantaine de marins et peut emporter, outre des Kalibr-PL, des missiles SA-N-8 Gremlin ou SA-N-10 Gimlet ainsi que des torpilles et des mines.
Le missile de croisière Kalibr a déjà été utilisé par la marine russe, lors de frappes menées depuis la mer Caspienne, en octobre et en novembre.
Le président russe, Vladimir Poutine, engagé dans un bras de fer avec son homologue turc, a souligné, en commentant ces frappes, que le missile Kalibr pouvait « être équipé de têtes nucléaires ».
« C’est une nouvelle arme de grande précision et efficacité, en plus elle peut être armée avec des têtes nucléaires. Bien sûr, ce n’est pas nécessaire pour lutter contre les terroristes et j’espère qu’il n’y en aura pas besoin », a ainsi déclaré le chef du Kremlin, qui devait avoir un message à faire passer…
Par ailleurs, le Pentagone a fait savoir que la coalition anti-Daesh, emmenée par les États-Unis, avait été avertie de ces tirs de missiles Kalibr.
« Les Russes n’étaient en fait pas tenus de signaler ces tirs, le mécanisme de communication avec la coalition ayant été mis en place avant tout pour éviter les incidents entre avions », a commenté Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. « »Nous apprécions » cette « mesure supplémentaire de précaution », a-t-il ajouté.