La Russie renforce sa présence militaire en Arménie

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Sur fond de tensions avec Ankara, et selon l’agence de presse RIA, qui cite le ministère russe de la Défense, Moscou a déployé des hélicoptères de combat et de transport supplémentaires sur la base aérienne d’Erebouni en Arménie, à deux pas du territoire turc.

« Sept hélicoptères MI-24 et MI-8 ont été déployés. D’autres devraient suivre avant la fin de l’année » avance ainsi RIA. La base d’Erebouni accueille également 3 avions de combat russes de type MiG-29.

Une annonce similaire avait été faite en février 2014. « Une escadrille russe comprenant des hélicoptères Mi-24P, Mi-8MT et Mi-8SMV sera déployée dans la base aérienne russe en Arménie au deuxième semestre de 2014 », avait en effet annoncé, à l’époque, le porte-parole de la région militaire russe du Sud-est.

La Russie dispose de deux bases militaires en Arménie. En novembre 2013, Erevan avait donné son accord pour un renforcement de cette présence. Et quelques mois plus tôt, Moscou avait promis d’aider au développement des forces aériennes arméniennes dans le cadre l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC).

Le 11 novembre dernier, soit bien avant l’affaire du bombardier tactique russe Su-24 « Fencer » abattu par la chasse turque et la dégradation des relations entre Moscou et Ankara, le président Vladimir Poutine a « ordonné de mettre en place un système de défense aérienne conjointe avec l’Arménie dans la région caucasienne ».

Ce renforcement sur le flanc sud de la Russie a plusieurs raisons. La première concerne la Géorgie, qui n’a pas renoncé à intégrer l’Otan. Le seconde vise la Turquie et l’Azerbaïdjan, qui n’entretiennent pas, par ailleurs, les meilleurs relations du monde avec l’Arménie.

Mais c’est surtout en Azerbaïdjan que ce renforcement militaire russe préoccupe. En effet, Bakou, qui n’a pas renoncé à sa région séparatiste du Haut-Karabakh, craint de perdre sa supériorité militaire face à l’Arménie.

Mais pour Moscou, il s’agit surtout d’éviter un possible conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie qui, en raison du jeu des alliances (Ankara soutien Bakou et Téhéran est proche d’Erevan), pourrait avoir des conséquences régionales dévastatrices, avec à la clé une déstabilisation du sud du Caucase.

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