Comment les SAS britanniques ont permis l’élimination de « Jihadi John », le bourreau de Daesh

Le 12 novembre dernier, l’on apprenait qu’une frappe américain avait visé Mohammed Emwazi, alias « Jihadi John », le bourreau britannique de Daesh (État islamique ou EI), qui apparaissait sur les vidéo des meurtres d’otages occidentaux diffusées en 2014.

Le sort de « Jihadi John » est encore incertain. Sa mort n’a pas été confirmée par l’organisation jihadiste mais des responsables militaires américains ont dit être « raisonnablement certains » qu’il n’a pas survécu à la frappe aérienne effectuée par au moins un drone MQ-9 Reaper.

Les détails de cette opération sont, comme il est d’usage, opaques. Peu après l’annonce de cette frappe, il a été avancé que trois MQ-9 Reaper avait été impliqués : deux américains, qui ont tiré les missiles Hellfire et un britannique, qui a assuré une surveillance de la zone de tir.

Dans son édition dominicale, le quotidien britannique The Daily Mail – qui n’est pas un tabloïd – a raconté comment « Jihadi John » avait été répéré. Ainsi, avance le journal, 8 opérateurs du Special Air Service (SAS, forces spéciales britanniques) ont été transportés par hélicoptère dans l’est de la Syrie, dans la nuit du 11 novembre.

Déposés dans le désert, les 8 SAS ont ensuite parcouru 50 km avec des buggies pour arriver dans les environs de Raqqa, la « capitale » de Daesh. À 6 km de la ville, ils ont creusé des trous pour se cacher.

La nuit suivante, l’équipe britannique a envoyé un premier drone hélicoptère (de 450 grammes, selon le spécialiste « Défense » du Daily Mail), équipé d’une caméra infrarouge, pour reconnaître une maison de 6 étages où, selon des renseignements d’origine américaine, vivait « Jihadi John ». Les images prises par l’apparail ont alors été envoyées en temps réel, par satellite, à l’état-major des SAS, à Hereford, ainsi qu’au Combined Air and Space Operations Center (CAOC) d’al-Udeid, au Qatar.

Au total, pour une histoire d’autonomie des batteries, les opérateurs du SAS ont envoyé 3 nano-drones. Puis, vers 23h40, un groupe de personnes est sorti du bâtiment placé sous surveillance. C’est ainsi que « Jihadi John » a pu être formellement repéré. Alors qu’il s’apprêtait à monter à bord d’une voiture, l’ordre de tir est tombé : un drone Reaper a donc lancé un missile Hellfire selon les coordonnées fournies par l’équipe britannique.

Une fois la frappe effectuée, les SAS n’ont pas tardé à quitter les lieux et à rejoindre, avec leurs  buggies, la zone où des hélicoptères attendaient pour les récupérer.

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