L’US Air Force craint de manquer de munitions

b1-20150424Lors de la discussion portant sur les crédits alloués à la mission « Défense » pour 2016, au Sénat, le gouvernement a fait adopter un amendement visant à augmenter ces derniers de 273 millions d’euros, dont 173 millions d’autorisations d’engagement et 100 millions en crédits de paiement, notamment pour réapprovisionner le stock de bombes de l’armée de l’Air et de l’Aéronautique navale, amoindri en raison de « l’intensification du rythme des frappes aériennes en Syrie et en Irak », laquelle « accentue fortement le rythme de consommation des munitions ».

Au total, depuis le lancement de Chammal et selon les chiffres donnés par le quotidien Le Monde,  les Rafale, Super Étendard Modernisés (SEM), Mirage 2000 D/N et même Atlantique 2 ont largué 680 bombes au cours de 2 500 sorties aériennes (soit 321 frappes pour 580 objectifs détruits). En outre, il ne faut pas non plus oublier les opérations en cours dans la bande sahélo-saharienne.

Si l’aviation française a largement puisé dans ses réserves de munitions, il en a va de même pour son homologue américaine, qui, depuis qu’elle a commencé ses opérations dans le nord de l’Irak, en août 2014, a largué plus de 20.000 missiles et bombes contre l’organisation État islamique (EI ou Daesh). Qui plus est, l’US Air Force intervient aussi en Afghanistan : en octobre, elle a détruit un important camp d’al-Qaïda qui s’était reconstitué dans la région de Kandahar.

« Nous devons renouveler notre stock de munitions. Ces armes prennent des années pour être livrées à partir du jour où le contrat est signé et jusqu’à ce qu’elles sortent de la chaîne de production », a averti, cette semaine, Deborah Lee James, la secrétaire américaine à l’US Air Force.

En outre, depuis quelques semaines, l’aviation américaine a encore intensifié ses opérations contre Daesh : la proportion de chasseurs-bombardiers ayant « délivré » leur armement avant de rentrer à leur base est passé de 50 à 65% entre août et novembre.

En raison des restrictions budgétaires imposées aux forces armées américaines (avec l’affaire de la séquestration), le Pentagone a cherché à économiser de l’argent sur les commandes de missiles et de bombes. D’où le problème qui se pose maintenant.

« Il y a toujours une tentation de lésiner sur les achats de munitions et de missiles en temps de paix, mais cela laisse les forces sous-équipées quant les menaces se présentent », a commenté Loren Thompson, un analyste militaire de l’Institut Lexington, dans les colonnes d’USA Today.

Dans un communiqué, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Mark Welsh, a tiré le signal d’alarme. « Les B-1 [ndlr, bombardiers stratégiques] ont largué un nombre record de bombes. Les F-15E sont engagés dans le combat parce qu’ils sont capables d’utiliser un large éventail d’armes avec une grande souplesse. Nous avons besoin de financements maintenant pour nous assurer que nous sommes prêts pour mener un long combat », a-t-il expliqué. « Ceci est un besoin critique », a-t-il insisté.

Selon un responsable américain cité par CNN, l’US Air Force a en effet demandé des fonds pour acquérir des missiles Hellfire supplémentaires et élaborer un plan pour augmenter la production de munitions afin de reconstituer plus rapidement ses stocks.

« La précision exigée par les guerres d’aujourd’hui exige le bon équipement et la capacité d’atteindre les effets désirés. Nous devons assurer que le financement nécessaire est en place pour non seulement mener les guerres d’aujourd’hui mais aussi les défis de demain », a encore fait valoir ce responsable.

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